Ce qui s'appelle être là, au mauvais moment! (PV)

Deux semaines venaient de passer, après ma rencontre au village avec ce débile chevalier. Je n'aurais pas dû m'en faire autant et tout simplement oublier cet incident bête et sans importance. Et pourtant, il me restait dans la tête, ce Aitbrynk. Je me frustrais moi-même. Pourquoi ce stupide chevalier qui avait frôlé la mort devait-il être coincé dans ma tête? Non, ça n'avait décidément pas de sens!

Je m'arrêtai au pied d'un arbre mort, dans un des coins les plus sombres de la forêt. J'aimais m'y promener, car personne ne s'y promenait. J'étais toujours la seule "âme qui vive". Même les oiseaux et les autres petits animaux n'y venait pas.

Je déposai mon sac et ôtai mon habit futuriste. Maintenant, on pouvait facilement voir un silhouette fine; poitrine généreuse, un corps mince, tout ce que je "cachais" derrière mon gros manteau. Un coup de vent et je fermai les yeux, pour le savourer avec délice, ma crinière au vent. J'adorais le vent. Libre de faire ce qu'il voulait, aussi doux, que ravageur.

Je me mis à marcher tranquillement quand IL me revint à l'esprit. Aitrbynk, le chevalier aux cheveux de foin. Je grognai intérieurement de le voir revenir à la charge dans ma tête. Alors que j'essayais tant bien que mal de le faire disparaître de ma tête, je perdis pied et tombai dans un ravin. Je réussi à attraper une branche, qui cassa, pour tomber encore plus bas, sur une plaque de roche. Tout ça c'était déroulé dans un grand cri et dans un regard d'effroi. Je soupirai. J'étais prise au piège. J'essayai de me relever, mais je retombai automatiquement. Je devais mettre cassé quelque chose. **Ça y ai, je ne peux pas tomber plus bas...** pensai-je. Malheureusement pour moi, j'avais trop vite parlé! Un pluie glacé ce mit à tomber. ZUT!!! Pourquoi moi!? En plus que le vent c'était quelque peu déchaîné! Alors, étant que je n'avais plus le choix, et très peu d'espoir, je me mis à crier, malgré la pluie, le vent, et surtout malgré moi, - Je déteste me montrer faible, car je ne le suis pas!-

-AIDEZ-MOI! JE SUIS TOMBÉE DANS LE RAVIN! AIDEEEEEEZ-MOIIIII!


Peine perdu...

Un cri rendu lointain par le vent accompagné de ce que je crus être le bruit sourd d'une masse -sûrement un arbre, par un temps pareil- qui s'écrase se furent entendre, interrompant ma randonnée. Intrigué, je me dirigeai vers ce qui semblait la source du bruit, un ravin devant lequel je passais de temps en temps... et me fit vite confirmer ma théorie par un nouveau cri, un appel à l'aide cette fois. L'écho résonna désagréablement dans ma tête, me rappelant à quel point je dormais mal ces temps-si. Regardant dans le ravin en me frottant les tempes, j'essayai de trouver une façon d'accéder à la plateforme de roche sur laquelle la personne - après un bref coup d'oeil, je déduis que c'était une fille - était tombée.

- Pas besoin de crier, marmonnai-je pour moi-même avant d'ajouter plus fort, question que la fille en bas entende : Attendez, je vais venir vous aider...

Je finis par trouver un chemin, quoiqu'escarpé et rendu un peu glissant par la pluie, qui me mènerait jusqu'à elle sans trop de problèmes. Et dire que j'étais venu simplement pour me changer les idées... surtout que j'avais remarqué quelques nuages gris dans le ciel, ce matin. C'était fou ce que quelques gouttes de pluie bien froides pouvaient être revigorantes... et j'en avais bien besoin. Car malgré le bon deux semaines qui s'était écoulé depuis ma rencontre avec cette Britany, je n'arrivais pas à m'enlever de la tête son visage en larmes... ce qui était plutôt embarassant, étant donné le don inné que je semblais habituellement avoir pour chasser les remords.

Je gromelai intérieurement. Essayez donc de faire croire à des gens qui lisent dans les pensées que vous n'avez rien et qu'ils se font des idées... ce qui avait donc mené à deux semaines de semi-isolement pour ne pas que je me fasse tirer les vers du nez.

Un bref coup d'oeil en bas m'indiqua que j'y étais presque. Usant de prudence, je me laissai tomber sur la plaque rocheuse avant de regarder plus en détail à qui j'avais affaire. Mon coeur manqua un battement.

- ... mais qu'est-ce que tu fous là !? m'exclamai-je en équarquillant les yeux, avant de me rendre compte de l'idiotie de ma question... et moi, qu'est-ce que je venais foutre là, alors ? Hum, oublie ça... tu peux te relever ?

J'allais renoncer à mes tentatives désespérés d'appeller à l'aide, quand finalement quelqu'un me répondit. Une voix d'homme! Génial... J'allais encore devoir jouer les faibles. Je détestais m'avouer vaincue. Je soupirai et attendit patiemment mon sauveur. J'avais peur que un: il prenne la fuite à cause de mes magnifiques yeux rouges sang ou que deux: il me demande un baiser. Après réflexion, je crois que le premier choix me plairait plus. Avoir à donner un baiser à un inconnu... Eh non merci!

Quel ne fut pas ma surprise de voir ... Aitbrynk! Wow... Encore prit avec lui. Je sentis monter une gêne immmense. Je me repris rapidement pour le dévisager de mes yeux rouges. -Objectif: Je voulais qu'il me déteste. Je ne voulais tout simplement plus le voir. Je voulais lui faire pèter le plombs.-

Donc, insolement, je répondis à ses remarques:

-Comme tu vois, je me fais bronzer au soleil.

Je marquai un pause et répondit calmement:

-Tu crois vraiment que je serais resté ici, si j'avais pu me lever?

Je retins avec peine un soupir exacerbé. Malgré la pluie fraîche qui me faisait le plus grand bien, je n'étais pas trop d'humeur à m'obstiner avec une tueuse à gages peu commode. Adoptant un air plus fendant et détendu que je ne l'étais vraiment, je feignis un sourire moqueur et croisai mes bras sur ma poitrine en baissant seulement les yeux pour la regarder. Un air sûr de moi, un peu hautain et un sourire fendant... tout pour ne pas laisser paraître dans quel état j'étais vraiment.

- Eh bah... avec un temps pareil, tu devrais faire attention aux coups de soleil ! Il est particulièrement agressif sous le couvert des arbres, tu trouves pas ? demandai-je sur un très qui paraissait excessivement sérieux pour la question.

Je soutins son regard insistant sans trop de mal avant de décroiser mes bras et de pencher ma tête sur le côté, d'un air totalement innocent.

- Bah si, puisque tu te fais bronzer, répondis-je en haussant les épaules.

Je m'agenouiller pour jeter un coup d'oeil à ses jambes... au moins, sa cheville n'avait pas d'angle bizarre. Soulagé malgré mon visage impassible, je me relevai à moitié avant de lui tendre la main.

- Tiens, prends ma main... je vais t'aider.

J'eus un sourire amusé à sa réponse. S'il voulait jouer à ça... Eh bien, il avait un terrible joueuse en avant de lui. Je le regardai se pencher et inspecter ma blessure. Son visage impassible cachait quelque chose, j'en étais sûr... mais quoi? Telle était la question! Reportant mon attention sur mon "sauveur" je lui pris la main, mais la relâcha presque aussitôt. Depuis quand est-ce que je me faisais aider par un homme umh? Je fronçai les sourcils et repris sa main, malgré moi. Une fois redressée et accoudé sur Aitbrynk, je regardai la falaise. J'allais être tout un fardeau. Je serrai les dents. Je détestais ça.

-Et toi, oh preux chevalier, que fais-tu ici? Ne me dis pas que toi aussi, tu te faisais chauffer au soleil! dis-je avec un sourire demi-amusé, demi- sacastique

Je l'aidai à se relever en fronçant légèrement les sourcils. Elle allait avoir de la difficulté à remonter une pente aussi à pic, même en s'accôtant sur moi... ce qui voulait dire que j'allais devoir la transporter dans mon dos. Ça ne me dérangeais pas du tout, et ce n'était pas comme si je n'en serais pas capable, mais elle allait sûrement préférer glisser et retomber que se faire porter par moi... ce qui était plutôt embêtant.

- Mais non, voyons... comme je suis un preux chevalier, j'étais bien sûr en quête de demoiselles en détresse. Et j'en ai profité pour prendre une douche... répondis-je avec un demi-sourire.

Je lui jettai un regard en coin, légèrement amusé. Je n'avais pas vraiment pris le temps de l'observer plus que ça, la dernière fois, mon attention étant plutôt reportée sur l'arme avec laquelle elle voulait me tuer. Anticipant une réaction plutôt orageuse si je m'y prenais autrement, je la regardai droit dans les yeux (ce qui, en passant, permet d'avoir une vue d'ensemble en même temps, même si elle est moins détaillée... diabolique je suis). Malgré ma première intention, je restai scotché à ses yeux. Ils étaient magnifiques... rouges comme des rubis, brillants d'une intensité comme j'en avais rarement vu. Je clignai des yeux pour m'arracher à son regard.

- ... mais si tu comptes sortir d'ici avant demain, il va falloir que je te porte dans mon dos pour au moins cette falaise... je ne me vois pas vraiment te servir du béquille sur un sol aussi glissant, fis-je en haussant un sourcil.

J'eus un sourire amusé à sa réponse. Je m'empressai d'ajoutai:

-C'est vrai qu'un preux chevalier qui sent mauvais, ce n'est pas très charmeur! Tu es chanceux d'être tombé sur un demoiselle en détresse telle que moi; tu n'auras pas trop à faire ton prince charmant. Juste m'aider à monter cette falaise et ton rôle sera terminé!

Je soupirai. Décidément, c'était pas ma journée. Foutue cheville! J'aurai été capable facilement de monter cette falaise sans cette cheville qui m'empêchais de marcher! J'allais ouvrir la bouche quand je croisai les yeux d'Aitbrynk. Vraiment de beaux yeux saphir aussi profond que l'océan. C'était vraiment... étrange comme contact. Pour cacher ma gêne, je fronçai les sourcils et me mit à le détailler de la tête aux pieds. Je ne l'avais pas remarqué avant, mais il avait vraiment une bonne carrure et un look assez décontracté pour un chevalier. C'était drôle. Sa voix me fit sortir de ma rêverie. J'allais devoir monter sur son dos... Inutile de vous dire ce que j'en pensais...

-...Ah dis-je un peu alors que l'évidence me frappai comme un coup dans les côtes

-Non... Je ne veux pas. T'as qu'à... Je sais pas moi! Me remonter avec une corde? essayai-je en vain...

Mon sourire s'élargit, et je roulai des yeux avant de prendre un air mélancolique.

- Génial ! Ah, si toutes les demoiselles en détresse étaient aussi facilement satisfaites, la vie serait tellement plus simple... soupirai-je avec un air caricaturalement ravi, avant de reprendre avec un air plus sérieux: Peut-être, mais je n'ai pas de corde. Et tu ne pourrais pas te retenir avec tes pieds de toute façon... ce qui pourrait être problématique vu la hauteur de la falaise. De plus, mon contrôle sur la lévitation n'est pas assez puissant pour que je soulève un adulte sur une aussi grande distance...

En gros, si elle acceptait mon aide, elle était à peu près forcée de fléchir. Je fis mine de réfléchir en me grattant le menton et en levant les yeux au ciel un moment, avant de la regarder de nouveau, un sourire gentiement moqueur aux lèvres.

- Sauf bien sûr si tu préfères poiroter là durant peut-être des heures le temps que je trouve quelqu'un qui voudrait bien m'aider à sortir du pétrin une certain tueuse à gages... Alors que tu resterais seule sous la pluie, à la merci des bêtes sauvages qui ne feraient qu'une bouchée de toi dans ta condition, de sorte que tu risques d'avoir un membre en moins quand je reviendrai... si tu n'es pas déjà morte au bout de ton sang avec des corbaux qui te tournent autour, bien sûr, offris-je comme solution alternative, une lueur espiègle dans les yeux. Mais bon, c'est ton choix !

J'émis un grognement frustré pour toute réponse. Non mais! Arhg... Pourquoi fallait-il que ces choses là n'arrive qu'à moi huh? N'importe qu'elle fille idiote auraient été charmée par la proposition(au plutôt l'obligation) de monter sur le dos d'un chevalier ou d'un homme pour remonter un falaise. J'étais en rogne. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il avait raison. Il avait raison.

Je lui jetai un regard noir et m'appuyer contre la falaise. J'observai les distances. C'était à pique, glissant à cause de la pluie qui ne cessait de tomber et quand même assez haut.

-Et tu vas être capable de me porter jusqu'en haut? Eh bahh... On y va ou on attends de mourir sous la pluie? lâchai-je, me rendant et acceptant qu'il me traîne jusqu'en haut.

La pluie était vraiment gelée. Je n'avais pas froid en tant que tel, mais des vêtements trempés ainsi que des cheveux longs détrempés, ce n'est pas ce qu'il y a de plus génial, croyez-moi. J'avais d'arriver en haut, de "prétende" aller mieux et enfin pouvoir aller dans un grotte où je me ferais un feu et où je pourrais dormir et oublier ce qui venait de ce passer pour recommencer à neuf le lendemain.

Je retins un rire en entendant son grognement et lui décochai un regard triomphant pour toute réponse. Peu m'importait qu'elle me jette des regards noirs et qu'elle soit frustrée, tant que j'étais persuadé qu'elle était en sécurité et pas au fond d'un ravin perdu dans le fond d'une fôret sous une pluie glaciale. Je levai un sourcil en entendant son observation, et la toisai - de façon exagérée, bien sûr - comme si elle venait de dire quelque chose de complètement absurde.

- Eh bien, qu'est-ce que tu crois ? J'ai passé ma vie à me faire entraîner pour des situations comme celles-là... mon statut de Chevalier, je ne l'ai pas gagné dans un jeu de fléchettes à la fête forraine ! remarquai-je avec un sourire plus amusé que jamais.

Je l'embarquai sur mon dos et allai vérifier mon appui sur la roche. C'était bien sûr un peu glissant, mais tant que je faisais attention où je mettais les pieds, ça ne devrait pas poser problème. Et puis, ce n'était pas comme si elle était un poids lourd non plus... traîner un compagnon d'arme en armure du champ de bataille en ruines jusqu'au village le plus proche était beaucoup plus éprouvant que de faire remonter une jeune femme qui s'est foulé la cheville en tombant d'un ravin.

Bien que je dus faire excessivement attention à où je mettais les pieds pour ne pas tomber, je réussis à remonter plus de la moitié de la pente sans trop de difficulté, où un petit sentier escarpé remontait jusqu'aux sous-bois. Je pouvais toujours glisser et tomber, mais les chances étaient un peu plus maigres... et j'étais encore capable d'en prendre pour ce qui était de l'endurance physique.

- Alors, pas trop de mal ? demandai-je avec un sourire en coin. À part d'être incomfortable pour l'ego...

Je roulai les yeux à sa réponse. Et patati et patata, on m'a entraîner ... bla bla bla! Et quoi encore? Je suis aussi capable de faire ce qu'il fait! Du moins, je m'en croyais capable. J'étais vraiment en rogne contre lui...

Je m'accrochais à sa tunique et je le regardais grimper. Vraiment, j'étais un fardeau totalement inutile... Je soupirai et le regardai durement`.

-Qu'Est-ce que ça peut te faire que j'aie mal au non? Et puis, j'ai déjà vu pire... lâchai-je b^`etement


Je ne répondis pas à son autre question. Oui j,étais orgeuilleuse. Surtout que c'était lui, qui m'aidait alors que j'aurai aimé m'organiser toute seule... Mais, s'il n'avait pas été là, j'aurais sûrement trouvé la mort dans ce ravin. C'était un chnce qu'il soit passé par là, mais je détestais qu'il m'aide à ce point...

Ce fut à mon tour de soupirer. Son air bête commençait à être riddicule... si elle avait tant tenu à rester dans le trou et crever, elle aurait tout simplement dû se jeter tout su fond et y rester sans demander à l'aide jusqu'à ce que mort s'en suive. Eh zut. Pourquoi est-ce que JE devais tant m'en faire alors qu'elle s'en foutait autant ?

- Rien, bien sûr ! Si tu ne l'avais pas deviné, mon but premier est TOTALEMENT de te nuire, de te faire du mal et de finir par t'arracher la cheville, persiflai-je entre mes dents.

Je finis par remonter la côte et pris bien soin de m'éloigner du ravin d'une dizaine de mètres avant de m'arrêter. L'ascencion, au total, devait avoir durée un peu plus de vingt minutes. Je la déposai sur le sol en faisant bien attention de ne pas lui empirer son cas. Je n'avais bien sûr pas plus l'intention de la laisser pourrir là, mais si je voulais arriver à quelque chose un jour, il fallait que je commence par lui faire - ou du moins, l'aider à se faire - une atelle.

- Voilà... mais tu n'iras pas bien bien loin comme ça. Ça ne se guérit pas en dix minutes ! réfléchis-je tout haut en cherchant ce qui pourrait bien servir de matériel. Il va te falloir une atelle... je veux bien te laisser la faire seule si c'est si à l'encontre de tes principes de te faire aider par un homme une fois dans ta vie, mais après... même en rampant, tu n'arriveras nulle part avant des jours.

Un léger sourire me revint. Elle aurait beau argumenter, je n'entendais pas céder.

- ... dooonc tu risques d'être prise avec moi pendant au moins le temps que je t'aide à te rendre quelque part. Pas de chance, hein ?

Je me laissai transporter jusque sur le sol. Je lui lançai un regard noir. Me faire une atelle. Je serai les dents. Je ne savais pas me faire un atelle.

-Je sais pas comment faire ça, une atelle. Montre-moi... grognai-je entre les dents

Pourquoi faillait-il que je me fasse aider par lui. Pourquoi? Je fermai les yeux. En plus, il fallait qu'il m'amène quelque part étant donné mon incapacité à marcher seule.

-Et ta femme? Elle ne va pas être inquiète? La pauvre! Va donc la rejoindre et laisse moi mourir en paix, d'accord.

En fait, j'avais vraiment d'la misère à le voir, ce Aitrbynk. À le voir m'aider et tout ça. Il me faisait trop penser à mon ex-copain, et c'était dur, très dur. À tout moment, j'avais peur qu'il me laisse seule, à mon compte sans rien. J'avais peur, mais aussi, j'étais incapable d'avouer une faiblesse devant un homme...

Elle ne savait pas comment faire... ? Pas très utile, pour quelqu'un qui risque de se faire blesser en pratiquant son métier, songeai-je en défaisant une fois de plus le bandage qui recouvrait mon bras. Je le déchirai grossièrement en plusieurs parties, question de faire tenir l'attelle, avant d'aller chercher une branche d'à peu près la bonne grandeur. Ce n'était pas le gros luxe, mais je ne pouvais pas vraiment faire mieux dans les bois... Je m'agenouillai auprès d'elle avant de considérer la gravité de sa foulure d'un air distrait.

- Hum... ça risque de faire un peu mal, désolé, dis-je à mi-voix en prennant sa cheville dans mes mains pour la placer de façon convenable avant de tenir la branche en-dessous.

J'étirai le bras pour prendre les bandages et en nouai un, le plus serré possible sans que ça ne lui coupe la circulation, pour servir d'exemple.

- Attache les autres bandages de la même façon, en t'arrangeant pour que ça immobilise ta cheville le mieux possible... faute de quoi, ta blessure risque d'empirer et de mal guérir, dis-je d'une voix égale avant de me reculer et de la regarder faire.

Sa remarque faillit m'arracher un sourire -je n'en affichai que l'ébauche-, mais je me contentai d'hausser les épaules avant de lâcher sa jambe des yeux pour

- Elle pourrait l'être, mais pour ça, il faudrait qu'elle existe, répondis-je simplement. Est-ce que tu habites dans les environs, ou je t'amène jusqu'au château ? demandai-je d'une oix qui faisait sentir que j'étais bien obstiné à aller jusqu'au bout de ton idée.

Sans un mot, je regadai Aitbrynk m'enseigner. Je fis se qu'il me montra. J'étais vraiment embarrasée, mais je ne laissais pas voir. Il ne edvait pas me voir ansi, surtout lui.

-Comme ça? lui demandai-je quand il me laissa faire

Décidément, il était vraiment... gentil, oui gentil. Pour un homme, on s'entend? Jamais un homme ne m'aurait aidé de la sorte, étant donné que j'avais l'air d'un démon. Et pourtant, lui n'avais pas fait de commentaire par rapport à mes yeux rouges... J'écoutai ses conseils avec attention. J'étais sur de m'en servir plus tard.

Je me sentis mal à l'aise qu'il me répondre qu'il n'avait de femme. ¨ca me surpris.

-J'ai pas de logis stable. La grotte la plus proche fera l'affaire. Mon sac est un peu plus loin. Je vais aller le chercher et après, je trouverai une grotte et ce sera tout. Merci, c'est gentil. dis-je en essayant de me relever.

J'hochai la tête à son interrogation, en veillant bien à ce qu'elle attache son attelle comme il le fallait. Une fois qu'elle eut finit, j'eus un léger sourire qui laissa vite place à un léger froncement de sourcil aux paroles qui suivirent. "Merci, c'est gentil" ? Est-ce qu'elle était tombée malade ou... ? En voyant qu'elle essayait de se lever, je me remis sur pied pour l'aider à se tenir debout. Elle n'arriverait pas vraiment à marcher avec une blessure aussi fraîche... pas sans bien des douleurs et des possibles complications à sa foulure.

- Si tu ne veux pas aller te faire examiner au château, laisse-moi au moins te raccompagner à la grotte... tu risques d'avoir du mal à marcher pendant un bon bout de temps encore, remarquai-je en la soutenant.

Mais, si elle ne pouvait pas se déplacer, elle n'aurait pas les moyens de subvenir à ses besoins non plus... donc, aurait bien de la difficulté à se nourrir et autre. Je soupirai intérieurement. Si je n'avais pas envie qu'elle se remette à m'invectiver pendant dix minutes, j'avais encore moins envie de la laisser crever. Allez savoir pourquoi.

- ... et je crois bien que je vais rester avec toi le temps que tu puisses survivre seule...

Je soupirai quand Aitbrynk vint m'aider à me remettre sur pieds. Non mais là, je ne pouvais décidément rien faire seule! Je fronçai les sourcils. Lui, m'aider jusqu'a temps que je me rétablisse? Non, non et NON! Certainement pas!

-Non non! Tu peux me "domper" à n'importe quelle grotte, mais non de non, tu ne resteras pas avec moi! Je peux très bien me débrouiller seule, d'accord? J'ai déjà fait un effort pour te remercier, ne m'en demande pas plus!

Sur ce, je commençai à boitier vers l'endroit où j'avais mis mon sac. Je finis par rejoindre mon sac. Je le pris et continua à boitier tranquillement. J'étais surprise qu'il ne me suive pas, mais ça ne serait tarder, j'en étais s^`ur...

- Bon, bon, on verra... et je ne te demande rien, rétorquai-je avec un demi-sourire. Je t'impose des choses, c'est différent.

Même si ce fut dit sur une teinte humoristique, ça restait quand même assez proche de la réalité. Je marchais au même rythme qu'elle pour pouvoir l'aider si elle perdait l'équillibre ou autre, la tête ailleurs. J'étais maintenant complètement trempé par la pluie, constatai-je avec détachement en me passant une main dans les cheveux, question de me les enlever du visage. Je devais avoir une drôle de tête...

Je continuai à suivre Britany des yeux en fronçant les sourcils. Ça ne devait pas être des plus confortables, marcher sur une cheville si fraîchement foulée... je me demandais bien quelle sorte de rancoeur elle pouvait avoir contre les hommes pour être si réticente à mon égard.

- Attention, prévins-je alors que l'on passait à côté d'un arbre dont les racines sortaient du sol. On ne sait jamais...

Je levai le regard. Non loin du sentier, on pouvait voir un trou dans une saillie rocheuse... très probablement une grotte. Je le fis remarquer à la jeune femme en pointant l'endroit du doigt.

Je fronçai les sourcils et grognai légèrement à sa réplique. Je détestais sa façon désinvolte de me répondre. Ça m'énervait, non ça m'écoeurait. Je lâchai un soupire découragé, en prenant dans mes mains, ma veste et mon sac. J'étais complètement trempée. Toute mouillée, de la tête aux pieds. Mes cheveux plaqués de cette façon sur ma tête me donnait l'air d'un mouillé. Pas très chic! Mais, peut importait...

Je faillis tomber en m'accrochant dans les racines au sol, mais je me rattrapai de justesse. Je regardai le chevalier d'un regard peu aimable pour ce qu'il avait fait pour moi. Je regardai l'endroit qu'il pointait du doigt. Une grotte! Tant mieux. J,allais enfin pouvoir avoir la paix...

En me dirigeant vers l'endroit une vérité me frappa de plein fouet. Je ne l'avais remarqué... Mais, Il est était VIVANT. Vivant... Comment ce faisait-il qu'il soit vivant alors que je lui avais fait ingéré mon poison, deux semaines auparavant? Je lâchai mon sac et mon manteau qui tombèrent sur le sol mouillé, tout proche de la grotte. Je me retournai vivement, malgré ma cheville et je le scrutai du regard.

-T'es vivant!? Comment ça ce fait huum? dis-je d,un ton froid.

La voir lâcher son sac comme ça et se retourner vers moi d'un mouvement aussi sec faillit me faire faire un saut. Surpris, je la regardai avec des yeux ronds alors qu'elle me fixait d'un air ma foi assez peu aimable. Qu'est-ce que j'avais fait, cette fois ?

- Hein ? Oh... ça ? Désolé de te décevoir, mais les poisons ne me font rien. J'ai essayé de jouer la comédie en me disant que tu me laisserais pour mort, mais en fin de compte, ça m'a presque coûté la vie... déclarai-je calmement en haussant les épaules.

Hum, en fin de compte, elle s'était sûrement fait payer sans avoir vraiment tué quelqu'un... ksss, se faire de l'argent sur mon dos comme ça... franchement. Cela aurait presque pu m'offusquer si j'avais été susceptible. J'affichai plutôt un sourire et lui lançai un regard amusé.

- Déçue ?

Quoi!? Mes poisons ne lui faisaient rien? J'allais devoir revoir mes recettes si je ne voulais pas que ça ce reproduise une autre fois à mon insu. Je fronçai les sourcils et lui demanda:

- Y'en a d'autres comme toi, qui sont immunisés contre mes poisons?

Je devais absolument le savoir pour revoir tout ce que je préparais. Beaucoup de travail dans les semaines avenir dans ce cas... J'étais fâchée, mais en même temps, soulagé de le savoir, comme ça, je pourrai apporter les changements nécessaires.

Son "déçue" fit naître un léger sourire sur mes lèvres. Si j'étais déçue. Oui et non. Non, je ne pourrais l'expliquer, mais j'étais quand même contente de sa présence et aussi, parce qu'il venait de me sauver la vie, même si je ne voulais pas me l'avouer... Oui, parce que j'allais me faire tuer à sa place.

-Ça dépends. Je te dirais non, parce que tu viens de me sortir d'un situation embarrassante. Et oui, parce que je vais me faire tuer à ta place.

Je lui avais tout ça, avec un immense sourire. Quoi? C'était les risques du métier. Ça m'était arriver une fois. Je n'avais été tué, seulement j'avais un avertissement... Je m'étais fait ruée du coups... Mais bon... J'étais une des meilleurs tueurs à gages du continent, alors cette fois-ci, ça allait faire mal, surtout que j'avais été grassement payé... Mais, je ne m'en faisais vraiment pas, avec ça. Parce que justement, je n'avais pas peur, et que ceux qui allaient venir me tuer, ne savaient pas de quoi j'étais capable. Ils n'auraient aucune chance devant l'une des meilleurs tueurs à gages.

Je fis non de la tête, avant de me rendre compte que j'aurais carrément pu remettre en question ses talents d'empoisonneuse et de tueuse à gage et ainsi potentiellement stopper ses activités pendant un certain nombre de temps. Mais bon... de toute façon, je n'avais aucune intention de lui nuire... même si son métier était peu orthodoxe.

- Je ne suis pas spécifiquement immunisé contre tes poisons, précisai-je. C'est simplement que les poisons n'ont aucun effet sur moi. Et, à ce que je sache, je suis le seul à avoir cette particularité. T'inquiète, sinon, ils sont impec'. Faudrait simplement songer à les sucrer un peu...

Parce que, tout de même, si ce poison est la dernière chose que l'on ingère, autant que ça soit bon ! Ce qui suivit me fit perdre un peu de ma belle assurance. Qu'elle se fasse tuer ? Mais pourquoi ? Ce n'était pas logique ! Si elle était aussi connue et redoutée qu'elle le disait -qu'elle vienne me traiter de prétentieux après ça, tss-, c'était carrément stupide de l'éliminer ! On ne se défait pas de ses meilleurs effectifs comme ça... quoique... dans un monde ou on endure son voisin seulement parce qu'il nous rapporte du poignon...

- ... comment ça, te faire tuer à ma place ? Et c'est quoi ce sourire ? T'es suicidaire ou bien... ? demandai-je d'un air interloqué.

J'étais soulagée d'apprendre que c'était un des seuls à être immunisé contre les poisons. Tant mieux! Je n'aurai pas à refaire mes plans. Un sourire amusé parcourru mes lèvres. Sucrer mes poisons, et quoi encore!

Je réalisai que nous étions encore dehors, sous la pluie. Je n'étais pressé de rentrer. J'adorai les réations que je provoquais chez mon interlocuteur. Soudainement, j'éternuai. Bah, je devais avoir attrapé un mauvais rhume, à force d'être sous cette pluie froide.

Je regardai d'un air amusé, Aitrbynk être soudainement inquiet. Eh bien! Qui l'aurait cru? Un chevalier inquiet pour une tueuse à gages!

-Ohh,que tu es chou! dis-je en lui pinçant la joue. - Je caricaturais mes gestes. J'aimais bien l'agacer!-

-T'en fait pas pour moi, j'ai vu pire! Ils vont me tuer, justement parce que, étant la meilleure, je ne peux me permettre de faire une erreur. C'est comme ça.

Je marquai un pause, et continuai:

-Je ne suis pas sucidaire. C'est juste que je sais quelque chose qu'eux ne savent pas. Ça fait des années que je travaille pour eux, et je sais comment ils procèdent. Ils ne m'auront jamais.

Puis, je le dévisageai et je lui demandai, tout sourire:

-Tu t'inquiète pour moi maintenant? Tssss! Ça ne prends qu'un homme pour s'attacher à la première venue!

Non, je ne me gênerai pas. Il m'avait suer, c'était à son tour maintenant.

Je roulai des yeux alors qu'elle me tirait la joue comme une vieille tante en manque d'affection avant de lui tirer la langue. C'est pas parce que je me préoccupais à savoir si je venais d'aider une suicidaire qui allait mettre fin à ses jours dès que j'allais tourner le dos que je m'en préoccupais nécéssairement tant que ça. C'était juste que - et pourquoi j'essayais de me justifier, au fait ?-...

- Bien sûr, bien sûr... j'ai absoooolument confiance en tes paroles, surtout que t'as même pas été capable de venir à bout d'un minable comme moi... fis-je en balayant l'air de ma main.

De toute façon, en fin de compte, elle n'était pas suicidaire mais bien prétentieuse. Décidant de réagir tac au tac plutôt que de risquer de me riddiculiser, je lui tapotai la tête en poussant un soupir compatissant monté de toutes pièces.

- Ouais, ouais, c'est ça. Et ça ne prend qu'une femme pour prendre ses désirs pour la réalité... rétorquai-je en hochant tranquillement la tête de gauche à droite.

J'eus un sourire amusé à sa grimace. J'écoutai attentivement. Ça ne prenait qu'une femme pour prendre ses désirs pour la réalité. Je fis un "non" faussement découragée de la tête et lui répondant:

-Et ça ne prends qu'un homme pour penser qu'avoir de l'ambition est un défaut.

Je lui fit un charmant sourire, puis me retournant, je repris mon sac et me dirigeant en boitiant vers la grotte. J'étais toute mouillée et j'avais besoin de me réchauffer un peu. Je rentrai dans l'endroit sombre et déposai mon sac par terre. Je devais aller du bois, pour pouvoir me faire un feu. Je soupirai et je resortie...