En retrait [PV Britany]

Mais quelle belle journée c'était ! Le ciel était bleu, les oiseaux chantaient, et moi je m'emmerdais. J'étouffai un baillement avant de finir le morceau de tarte que j'avais acheté à une marchante du coin. Comme je n'avais rien de particulier à faire aujourd'hui, je m'étais rendu au village, habillé de vêtements dans lesquels on pourrait me confondre avec monsieur tout le monde; c'est à dire une veste sans manches noire ceinte d'un bout de corde, une paires de braies beiges un peu trop grandes arrivant à mi mollet et des sandales... enfin, à vrai dire, ça aurait été plutôt dûr de passer pour quelqu'un de relativement normal si je n'avais pas pris la peine de cacher les nombreuses tâches de naissance que j'avais en les bandant. Je ne me donnais normalement pas cette peine, mais me faire dévisager dans la rue n'était pas trop dans mes plans aujourd'hui. Oh, et j'avais oublié de préciser... si je ne me baladais jamais sans dissimuler quelques armes sur moi, aujourd'hui ne faisait pas exception.

J'avais traversé tout le village pour m'arrêter sur un plateau le surplombant, question de pouvoir piquer un somme ou faire ceque bon me semble sans que personne ne vienne me déranger. Je m'étirai avant de m'asseoir, et comptemplai les maisons d'un air absent en faisant tournoyer un bout de bois entre mes doigts. Je finis par m'allonger et fermai les paupières, lorsque quelque chose me dérangea. Comme des bruits de pas... je rouvris un oeil ennuyé et regardai brièvement autour, sans rien remarquer. Bah ! Mon imagination devait me jouer des tours... maudits posts-traumatismes des champs de bataille, aussi.

PFFF. C'était la plus belle journée de la saison. La plus chaude. La plus bleu. Mais... Je la détestais. Je détestais tout ce qui pouvait être joyeux. Je détestais l'air innoncent des enfants qui couraient, tout sourire, dans la rue. Je détestais leurs parents, tout aussi idiots avec leur grand sourire fendu jusqu'aux oreilles. Je détestais les gens autour de, avec leur regard haineux, à mon égard. Qu'avais-je de si horrible... à part des yeux rouges du démon et un accoutrement tout à fait futuriste?

Moi, j'étais seule. J'étais seule, avec ma solitude. J'étais le démon. Je faisais peur. Tous les paysans du coin me connaissaient dans leurs plus horribles histoire. Ils me surnommaient tous "Le Démon". Je figurais dans les contes, pour faire peur aux enfants. J'étais la plus horrible, la plus infâme des créatures...

J'étais tueuse à gage. Eh oui. Après tout, que faire de ma vie, étant donné que tout le monde me traite de disgrâce!? Aujourd'hui, j'avais du boulot. Je devais tuer, un chevalier d'Émeraude. J'avais était grassement payé. J'avais suivit le premier qui était sortit du châeau. Étrange, il n'avait pas sa cuirasse. Je pris tout de même le risque de le tuer. Un de plus, ou un de moins, qu'est-ce que ça changeait? Le pire, c'est que l'idiot de tête blonde, c'était, sans s'en rendre compte, éloingné de tout le monde. PLus facile pour moi. Je m'approchai doucement de lui. Je fis craquer un branche. ZUT!Mais, il ne paru pas sans apercevoir. J'étais un femme, mais j'étais forte. Une grande force physique. Alors sans hésiter, je sautai sur lui, comme un fauve sur sa proie. Je sortie ma petite dague et lui mit sous la gorge. J'eus un petit sourire triompant.

-Bon après-midi... lui dis-je

(Désolée, très mochee!)

(Mah non )

Un bruit, que je pus cette fois-si clairement identifier comme étant celui d'une personne qui se déplaçait, vint déranger mon demi-sommeil. Quelque chose de froid vint se poser sur ma gorge avant même que je n'ai pu remuer le petit doigt. J'identifiai sans mal l'objet comme étant une arme tranchante, et je retins un soupir exaspéré. Rien de mieux qu'une tentative de meurtre pour venir gâcher une sieste. J'entrouvris d'abord un oeil pour voir qui venait ainsi troubler ma journée, et discernai vaguement une jeune femme. J'ouvris l'autre oeil pour tenter d'identifier son visage, même si elle ne semblait pas vraiment faire partie d'une armée enemie. 'Connaissais pas. Mais bon, il ne fallait pas se fier aux apparences...

- Bon après-midi ! répondis-je en la regardant dans les yeux et en arborrant un grand sourire, aplomb qui devait être peu commun dans ce genre de situation.

Je remarquai la couleur particulière de ses yeux. J'avais déjà vu des yeux rougêatres à cause d'une quelquonque maladie ou de je ne savais trop quoi, mais jamais des comme ça. On aurait dit des rubis... Je restai immobile pendant un moment (je ne pouvais pas vraiment bouger sans me débattre de toute façon), puis étouffai avec peine un baîllement. Pas sympa quand on n'a pas sa main pour s'aider...

- Hé... tu comptes rester comme ça toute la journée, ou... ? Parce que si tu veux mon change, j'ai quasiment rien sur moi. T'aurais dû t'en prendre à un marchand riche à la place... remarquai-je en désignant du menton la bourse que j'avais à la ceinture. Elle ne contenait même pas de quoi se payer une amulette porte-bonheur...

Je tentais de gagner quelques secondes et d'attirer son attention sur ce que je disais plutôt que sur ce que je me concentrais à faire. À force de mouvements extrêmement lents du poignet, je réussis à le dégager suffisament pour tenter de renverser la situation. Je fis en sorte que son poignard se déloge de sa main et aille hors de sa portée immédiate avec ma télékinésie (non sans m'entailler maladroitement, mais superficiellement la gorge au passage), puis la projetai au sol avant d'essayer de l'immobiliser. Ce qui n'allait pas être facile, puisqu'elle était plus forte que je ne l'avais imaginé... et avait probablement quelques tours de passe-passe pour attaquer un homme avec un sourire.

- Vois-tu, il aurait eu plus de fric et il aurait sûrement été plus coopératif.

Mon sourire disparu rapidement. À l'habitude, mes victimes criaient, pleuraient, imploraient ma pitié, bref faisait tout pour essayer de s'en sortir, ils ne me souhaitaient "Bon Après-midi" en me faisant un magnifique sourire. Je fronçai les sourcils. Ce n'étais pas normal... mais après tout, on pouvait s'attendre à tout avec un chevalier d'Émeraude bien entraîné... Ça allait être beaucoup plus dur que prévu...

L'idiot! Il me baîllait dans le visage, à présent! Ce qu'il me dit me mit hors de moi. Il pensait que je voulais SON argent. SON ARGENT!? Non mais, pour qui il me prenait!? Une vulgaire petite femme pauvre!? Je venait pour le TUER! POUR LE TUER! Pas pour le voler! TSHII! Il allait voir que j'avais plus d'un tour dans mon sac, ce salo!

J'allais ouvrir la bouche pour argumenter, mais, trop tard. Mon poignard m'échappa des mains et, en l'espace d'une seconde, je fus, à mon tour, plaqué au sol. J'étouffai un juron. J'aurais dû lui trancher la gorge toute suite, au lieu d'attendre! Je m'en voulais.

- J'voulais te voler, mais te tuer! ET je VAIS TE TUER! crirai-je

Puis, sans avertissement, je lui mordis le poingnet[...AH HA!XD]. D'une de mes mains libre, je lui donnai un coup dans le visage. Je sentait que ça serait un combat acharné.

Eh bah... elle avait l'air enragée, d'un coup. J'avais touché une corde sensible ? Amusant... Bien sûr, si elle avait vraiment voulu me voler et qu'elle avait eu la moindre intelligence, elle m'aurait simplement pick-pocketé au marché au beau milieu de la foule. Mais puisque ça semblait l'offusquer... La soudaine morsure () me fit lâcher prise sur une de ses mains, et il n'en fallu pas plus pour que je reçoive un violent coup à la mâchoire. J'encaissai non sans pouvoir éviter une légère grimace de douleur.

- Ouille ! Héééé, t'énerves pas comme ça... Ça peut arriver à tout le monde de toucher le fond du baril et de devoir voler à la tire... pas besoin de t'énerver à ce point... rechignai-je sur un ton faussement exaspéré destiné à lui mettre les nerfs un peu plus à vif.

J'aggripai le bras dont elle s'était servie pour me frapper afin de m'assurer qu'elle ne récidiverait pas, puis m'en servit pour tenter de pratiquer un étranglement sanguin sur elle (contrairement à un étranglement respiratoire, ça te donne seulement l'impression de devenir engourdie et te fais glisser lentement dans l'inconcsience... si tu ne te dégages pas). Si je n'étais pas aussi réticent de la frapper... Mais bon, dans le pire des cas, j'avais toujours une lame coulissante de cachée sous les bandages de mon bras droit. Le gros problème, par contre, c'est que j'avais conscience d'être extrêmement facile à me faire projeter dans les combats au sol...

(Désolée du retard... L'inspi n'y est pas!)

QUOI!? Non mais. Comme si je voulais le voler! Si j'aurai voulu voler, j'aurai été voir un des riches marchands d'Émeraude, tout simplement ! Non mais quel idiot. Je ne mis était pas prise de la bonne façon et j'en payais lourdement les conséquences. J'étais plaqué au sol, sentant que je devenais engourdie, doucement. Je serrai les dents. Qu'est-ce que je devais. Vite, vite.... Je devais penser vite avant que ça aille plus loin. Je me sentais sombrer, lentement, mais sûrement, dans l'inconscience. En me débattant et avec de multiples efforts, je réussi en lui donner un coup violent avec mon genou, en plein dans son ventre. Sur le coup, il me lâcha, ce qui me permis de rouler sur le côté pour reprendre mes esprits. Je me relevai en titubant. Décidément, ça allait être plus dur prévu!
J'étais essoufflée et je le fixai. Que dire, que faire... J'eus soudain une idée; MON POISON! Bien sûr! Ça allait le tuer en un rien de temps. Je sorti de ma poche une petite éprouvette contenant une substance orange brûlé. Je me ruai sur lui, qui était encore à terre, et je lui mis dans la bouche et mis une main sur celle-ci et l'autre sur son nez, pour qu'il soit obligé de l'avaler.

-J'espère que c'est bon!

Alors que je prenais presque la victoire comme acquise et me demandait ce que j'allais bien pouvoir manger en rentrant, je sentis quelque chose de dûr s'enfoncer dans mon ventre et me désarçonner. Pris par surprise, le souffle me manqua pendant quelques secondes alors que je ramenai instinctivement la main à mon abdomen en grimaçant. Je n'eus pas le temps de me relever que déjà elle me plaquait une main contre le nez et me faisait avaler un liquide de force... Impossible de faire autrement. La substance avait un goût acre et me brûla la gorge, me faisant me poser de sérieuses questions sur sa composition. Sûrement pas quelque chose pour règles les maux d'estomac...

- Non mais c'est quoi ce truc !? Waaaargh, c'est dégueulasse !!! m'écriai-je en portant mes deux mains à ma gorge et en crachotant par terre, question d'essayer -sans succès- de recracher ce truc pas net.

Je me relevai en arrachant la bandage qui recouvrait mon bras, laissant parraître à la fois les marques bizarres recouvrant mon bras et l'arme qui y était dissimulé. J'empoignai solidement la lame d'une vingtaine de centimètres et pris une position de combat en m'essuyant ma bouche, sourcils froncés. C'était peut-être une drogue destinée à m'endormir ? En tout cas, quoiqu'elle ait voulu me faire, j'étais plutôt chanceux d'y être insensible...

- Qu'est-ce que t'as essayé de me faire ?! En tout cas, à ta place, je sucrerai un peu le tout... ça goûte pas la rose ! remarquai-je avec une nouvelle grimace de dégoût.

Je fis un sourire narquois. J'étais debout en face de lui. Je le détaillai de la tête aux pieds. Je devais l'avouer, il était beau. Peau basanée par le soleil, yeux bleu perçants et une motte de paille comme cheveux. (Comme dirai Zake: Une motte de foin! ) Je sorti mon sabre de son fourreau et me mis en position de défense. Il ne pourrait plus s'en sortir, maintenant. Mon poison le tuerait.

- Ce que tu viens d'avaler, c'est du poison de ma composition. Le seul antidote, c'est moi qui l'ai. Tu vas mourir. On m'a payé grassement, pour te tuer. Maintenant, meurt. dis-je, sèchement.

Je le fixai de mes yeux rouges. Ou plutôt, je fixai ses marques bizarres, sur son bras. Je fis un sourire amusé et lui dit:

-Tu sais tellement mal te combattre que tu as des marques de combats précédents sur ton bras, c'est ça? Tu n'as aucune chance contre moi, chevalier. Je suis une experte en arts martiaux et en combats corps à corps.

Cela me prit tout mon self-control pour ne pas tout bonnement éclater de rire... si je ne m'étais pas mis à grimacer à force de me mordre les joues, je crois bien que j'aurais craqué. Ah la la... impossible d'être plus à côté de la plaque que ça. Non seulement ce n'était pas du tout des cicatrices (je ne pouvais pas prétendre de ne pas en avoir non plus, seulement, elle étaient moins voyantes que ça), mais cela ne faisait que témoigner du rude entraînement que j'avais reçut. De plus, j'avais sûrement plus d'expérience qu'elle... même si je ne doutais pas une seconde de son professionalisme. Et pour le poison... je n'aurais qu'à simuler des faiblesses pour lui faire croire à sa victoire.

- Eh bien... on est deux ! rétorquai-je en haussant un sourcil. Tant qu'à mourir, je n'ai pas l'intention de me laisser faire !

Je la regardai fixement dans les yeux comme on me l'avait enseigné, histoire de pouvoir à la fois avoir une vision globale de ses mouvements et ne pas trahir les miens... J'avais un gros avantage : elle me pensait sur le point d'agoniser. Et comme les morts ne parlent pas, je pouvais très bien apprendre quelques trucs sur son contrat sans que ça ne lui semble trop menaçant... Je fonçai vers elle en la frappant de ma dague, la lame vers le bas, d'une façon volontairement facile à bloquer.

- Dis-moi... qui peut bien souhaiter la mort d'un type comme moi ? demandai-je avant de lui envoyer un coup de pied au visage.

(Aïe aïe aïeeee! Je te néglige Tinouu! Pardonne-moi! )

Je le regardai dans les yeux. Il ne me faisait pas peur, ce chevalier. Je bloquai sa dague habilement, et il se fallut de peu pour que son pied atterrisse droit dans mon visage. Je le bloquai avec lui de mes mains, qui au passage, heurta la lame de la dague. Une fine coulisse de sang coula de celle-ci, mais je n'y prêtai guère attention. Rapidement, je dirigeai un bon coup de pied vers le ventre de mon ennemi.

Sa question me fit sourire. Qui voudrait tuer une chevalier d'Émeraude? TOUT le monde, voyons! Quelle question!

-Tssshhh. Tout le monde veut la mort des chevaliers d'Émeraude, tu n'est donc pas au courant? Ignorant. Dis moi, chevalier, quel est ton nom? Que je puisse crier au et fort que je t'ai tué? crachai-je, plus venimeuse et fâchée que jamais.

J'étais capable de bien pire, et il allait y goûte, ce chevalier idiot et totalement ignorant de ce qui passe vraiment dans le continent.

(Pourquoi ?!? POURQUOI TANT DE NÉGLIGENCE ? >< XD Pardonné, voyons, tu réponds quand tu peux.)

Me rappelant que je devais jouer le rôle du gars qui s'est fait empoisonner et devait faiblir de plus en plus, je mimai une grimace et un halètement de douleur en ramenant ma main libre contre mon ventre, en trébuchant un petit peu. Pendant cette mascarade, mon cerveau réfléchissait à toute allure... ce qu'elle disait n'était pas logique. Pourquoi la populace voudrait-elle que l'armée qui la défend meure ? Sans nous, ils étaient sans défense contre les autres pays... quoique pour les gens louches, ça pouvait effectivement être un espèce de fantasme. Renverser le pouvoir et créer l'anarchie ! Mais quelle joie, vraiment... Reste qu'il aurait été plus logique de couper la tête du serpent et de s'en prendre à des figures d'autorités dans l'ordre telles que le chef ou le roi plutôt que de s'occuper de la chair à cannon comme moi.

Fronçant les sourcils et serrant les dents, je m'apprêtai à lui révéler mon nom quand une idée bizarre mais quoiqu'utile pour gagner du temps de traversa l'esprit...

- Je m'appelle Aitbrynk d'- Oh ! Regarde ! Une volée de castor !!! dis-je en prennant soudain mon sourire le plus béat tout en pointant le ciel derrière elle.

Profitant de ce moment de "distraction" (qu'elle morde à l'hameçon ou non, le but de la manoeuvre n'était pas vraiment là...) je fis une volontairement faible tentative de la frapper de mon arme... le genre de coup qui commence en se voulant fort mais qui ralenti pendant le mouvement, pour se finir mollement avec une grosse grimace de douleur et d'effort estampée dans la figure, comme si les efforts physiques me coûtaient.

- Et... quel est le nom de la fille... la fille qui veut me tuer ? demandai-je avec l'ombre d'un sourire sur les lèvres.

Je n'y avais pas vraiment fait attention, ne faisant que la regarder droit dans les yeux, mais en la voyant de près comme ça, elle était plutôt jolie... très jolie, même. Ravissante. En d'autres circonstances, ç'aurait quasiment pu être une rencontre agréable...

J,étais concentrée, sûr et certaine qu'il n'en avait plus longtemps. Tout ces efforts étaient vains, j'allais gagner, encore une fois. J'arquai un sourcil, quand le chevalier s'exclama: Oh! Regarde! Une volée de castors! Me prenait-il pour une dingue? Comme si un castor volait! J'évitai facilement l'arme d'Aitbrynk. Ses mouvements devenaient lents. Bonne nouvelle.

-Qui à dit que la personne qui voulait te tuer est une fille!? Qui dit que c'est un pas un homme? T'es sexiste à ce que je vois! crâchai-je Tsii. Je comprends maintenant pourquoi on veux tuer un gars comme toi. Un gars qui prends les filles pour des servantes! Ouais, j'vais te tuer. Je DÉTESTE les hommes dans ton genre. T'es qu'un égoïste, sexiste, pervers!

Et c'est là que je croisai son regard. Bleu... Bleu saphir. J"avais l'impression de me perdre dans un océan. Quelle sensation étrange. Je repris vite mes esprits et je réussi, je ne sais comment, à le plaquer face contre terre, couteau sous la gorge. J'avais toutes les chances de le tuer, maintenant....

Ouille. Je venais de littéralement mordre la poussière... avec en bonus une lame appuyée contre ma gorge. Pas très confortable, comme position. Et pas très gastronomique non plus, comme goût. En plus, mon si subtile subterfuge sur les castors n'avait pas fonctionné... ah là là, que de déceptions. Il faudrait bien que je me sorte de cette mauvaise posture... mais avant, autant sauver mon honneur.

- Tu réagis aussi fort à chaque fois que quelqu'un te demande ton nom ? réussis-je à articuler à force de crachotter de la terre et de forcer pour pouvoir relever ma tête.

En fin de compte, je renonçai à plaider ma cause en tant que non-misogyne. Après tout, le qualificatif égoïste n'était pas tant à côté de la plaque... J'attendis patiement que la lame bouge, essaie de me trancher la gorge pour réagir... quoique... est-ce que ça valait tellement la peine de lutter ? J'allais bien de faire couper en roundelles sur un cham de bataille un jour ou l'autre de toute façon... et il n'y avait personne qui m'attendait "à la maison". Je continuai d'attendre, partagé entre l'envie de me bagarrer ou de rester bien sage. Toujours rien.

- ... et si je considère qu'une fille peut me tuer, j'suis pas si sexiste, non ? demandai-je avec la petite voix d'un écolier qui demande une question à son professeur.

Toujours rien. Eh bah... je commençais presque à me poser des questions. Est-ce qu'elle s'était endormie ou... ?

- ... Noooon. Ne me dis pas que tu n'es pas capable de me tuer ? Après t'être donnée tant de mal et l'avoir clamé si fort ? continuai-je, en tentant de réprimer sans succès un sourire amusé. Je te fais si pitié ou.... ? À moins que toutes ces paroles ne soient que des prétentions... parce que figer si près du gros lot... on t'a promis gros, à ce que je dis. Ce serait dommage de passer à côté, non ? Alors pourquoi tu ne me tues pas ?

Cette fois-si, j'avais officiellement un gros sourire de bord en bord du visage.

Je le tenais fermement. J'allais le tuer. Je n'avais qu'à trancher sa gorge. Rien de plus simple. Il ne se débattait même pas. Rien de plus facile. Mon regard était tourné vers le sien. Vers ses yeux bleu... si brillants. Je l'avais insulté et traîté de tous les noms et tout ce qu'il voulait savoir, c'était mon nom...? Je fronçai les sourcils, mais je restai silencieuse.

Je n,avais qu'à enfoncer ma lame dans son cou, et ça serait fini. Je ne fis que l'écouter. Mes mains tremblaient. J'étais incapable de la tuer! Mon cerveau m'ordonnait de le tuer. Mais... J'en était totalement incapable. Je ne savais pas pourquoi jusqu'à temps que la raison me saute à la figure. Il me faisait penser au dernier garçon que j'avais aimé et qui m'avait trahie. J'aurais du être folle de rage, amis au contraire, une grande plaie que je croyait guérie venait de se rouvrir en moi. Une, deux, trois, puis plusieurs larmes se mirent à glisser sur mes joues et à retomber sur le dos plein de terre du chevalier. Je fermai les yeux. À quoi bon. J'étais faible. Je le savais. Je me laissais tourmenter par mes sentiments. Je ne devais pas. Mes j'étais incapable de contrôler le hoquet de tristesse qui m'envahissais. Qu'il pense ce qu'il veule.

Je retirai brutalement ma lame de son cou et lui enfoui la tête dans la terre. Je me relevai d'un bond et parti en courant, vers je ne sais où. Je devais fuir. Je devais fuir ma faiblesse, loin, très loin....

Sans me retournai, je lui criai:

- Britany! Mon nom est Britany! Souviens-toi de moi!

Je ne savais pas pourquoi je lui avais dit ça. Sûrement que j'aurai aimé que mon ancien petit ami l'entende, pour qu'il se souvienne de moi...

L'expression que prit son visage me figea. Mon sourire commença par prendre un air hésitant, avant de dispraître graduellement. Pourquoi avait-elle l'air si triste... ? Je pensais qu'elle se serait fâchée et qu'elle m'aurait encore plus insulté, ou bien qu'elle m'aurait tout simplement tranché la tête, pur et net. Cependant, ça... bizarrement, j'étais sûr que la deuxième option m'aurait fait moins mal. Lorsque les larmes se mirent à couler, ce fut encore pire. J'eu l'impression d'avoir fait ou dit quelque chose de mal, et je m'en voulus... peut-être aurais-je tout simplement du me taire, au lieu de me moquer d'elle, ce qui avait été au début une simple question d'écoeurer le plus possible celle qui allait m'égorger ?

Mais... c'était absurde ! Justement, elle voulait me tuer ! Pourquoi je devais me sentir mal de la faire pleurer ? J'aurais dû en rire et en profiter pour lui passer les menottes ! Pourtant... loin d'en être là, j'éprouvais seulement un besoin de sècher ses larmes. J'avalai de travers, toujours en la regardant... enfin, autant que mon cou me le permettait. Je me rendis à peine compte qu'elle m'enfouissait la tête dans la terre, si ce n'est qu'un goût de terre se répandit à nouveau dans ma bouche, et ce, d'une façon des plus désagréables. Ce qu'elle dit me fit l'effet qu'aurait eu un couteau planté dans mon ventre, et je parle d'expérience...

Complètement désemparé, je réussis à me retourner juste assez pour la voir s'enfuir. Bien que sachant que c'était inutile, j'eus l'envie de partir à sa poursuite... mais pas pour les bonnes raisons. J'aurais voulu m'excuser, demander pardon... la prendre dans mes bras s'il le fallait, n'importe quoi pour réparer ma faute. Pour qu'elle ne pleure plus. Je n'avais pas la moindre volonté de lui mettre les menottes. J'avais été tout aussi incapable de l'arrêter qu'elle l'avait été de me tuer. Je ne fis que lever un bras dans sa direction avant de le laisser retomber mollement. Le dos de ma veste était encore tout humide de ses larmes...

Non, décidement, je n'étais pas près de l'oublier.