[Chapitre 1]Une menace?

Onyx réfléchissait.

C'était quelque chose de rare en soi, alors probablement voudriez-vous profiter de ce moment pour bien prendre en compte ce que cela implique. Onyx, ayant toujours été un homme d'action avant tout, avait toujours eu cette fâcheuse tendance d'agir immédiatement et assumer les conséquences par la suite. C'était quelque chose dont son ami Hadrian lui avait souvent fait part, mais jamais l'homme ne s'en était réellement préoccupé. Jusqu'à aujourd'hui, du moins. Parce que oui, Onyx était en profonde réflexion. Il avait appris cette fantastique capacité qu'était de réfléchir au fil des siècles. Aussi appréciait-il désormais cette nouvelle capacité qu'il avait acquise, particulièrement utile en ce moment, comme au moment où il avait eu à usurper le poste de Roi d'Émeraude (ou plutôt, Reine d'Émeraude, se rappelait-il à chaque matin dans le miroir à sa grande horreur) par un incroyable jeu d'acteur, de crédibilité et de volonté.

Quelque chose se préparait dans sa tête. Les engrenages tournaient et chaque tour rajoutait à sa réflexion une clarté dont il avait besoin. Oui, puisque ce qu'il allait devoir faire au cours de la prochaine semaine était d'une importance capitale pour sa survie à lui ainsi que celle de son futur grand Royaume. Une grande partie de l'avenir allait se jouer en dépendant de ce qui allait arriver en ces sept petits jours. Il s'était assuré d'ériger une barrière autour de ses pensées ainsi que de ses émotions, le rendant presque indéchiffrable. Il avait réussi depuis quelques jours à faire complètement taire Lucca au plus profond de lui. Tôt ou tard, il faudra qu'il réussisse à l'enfermer pour de bon, s'il voulait un jour réussir à s'approprier entièrement le corps.

Amestris. La Reine d'Irianeth.

Il fronça les sourcils, alors qu'il jetait un coup d'oeil au reste de la salle pour l'instant vide. Ses conseillers n'étaient pas présents. Peut-être les avait-il chassés, une fois de plus, dans un excès de colère: il ne s'en souvenait plus. De toute façon, il y avait de plus grands problèmes que de savoir où était passés ses stupides conseillers, tout comme pour son chef des Chevaliers. Alexandre était introuvable. Onyx se mordit l'intérieur de la joue, songeant à la possibilité de nommer un autre des Chevaliers chef par intérimaire pour les bienfaits de la mission. Elle ne devait aller de travers, pas d'un seul cheveu...

Signer un traité de paix avec Amestris ne serait pas une mince affaire. Surtout qu'Enkidiev était en paix avec Irianeth depuis maintenant 800 ans. Comment la convaincre de la nécessité? Les questions se bousculaient dans sa tête. Il avait mis un temps fou à tout bien planifier. Si la mission allait mal... si on découvrait ses véritables intentions, peut-être bien que ça serait la fin. Lucca mourrait. Mais pas lui. Il pourrait toujours se transférer immédiatement dans son prochain corps. Toujours fuir. Pourtant si peu comme il avait été: fonceur, téméraire et peu réfléchi.

- C'est si... compliqué, beaucoup plus que ça ne devrait l'être.

Onyx était décidé: il n'y avait que quelques derniers ajustements à faire avec son conseiller principal Elkear ainsi que Aitbrynk, et il serait prêt à l'accueillir. S'il voulait son grand royaume et empêcher la Purge d'arriver, il devait s'assurer d'avoir tous les alliés nécessaires pour y arriver et aucun ennemi pouvant lui barrer la route.

Ce qu'il ne sentit pas, fut l'inquiétude de Lucca, au plus profond de son être.

[Relis le post, s'il te plait, vers la fin. J'y ai changé quelques trucs(deux ou trois phrases) à cause d'un changement de dernière minute par Maelik!]

Onyx ne put empêcher un sourire de trouver son chemin sur son visage. Tout à fait au bon moment, celui-là. Il regarda le conseiller se lancer dans une révérence. C'était agréable de voir tous ces gens le respecter sans vraiment de question. Le suivre aussi, sans trop interroger ses motifs également. Onyx attendit un court instant, l'étudiant un peu. Ah, évidemment. Il aurait pu reconnaître ces cheveux gras n'importe où. Néanmoins, il était un des conseillers à qui il pouvait faire, en quelque sorte... confiance. Juste à cette idée, il était dégoûté cependant. Il n'aimait pas avoir l'avis des autres, mais peut-être bien devrait-il faire exception à cette règle... malheureusement.

- Elkear. Relève-toi.

N'attendant même pas qu'il ait fini de faire cela, Onyx recommença à parler, du ton le plus calme et sympathique qu'il pouvait réussir à avoir.

- J'ai une importante mission à te donner, mon cher conseiller, fit-il en posant ses yeux argentés sur lui. De tous ceux auxquels j'ai pensé, je crois bien que tu es le plus apte à faire cette tâche que j'espère, tu prendras.

Une sorte de sourire se forma à ses lèvres.

- Après tout... tu es celui qui semble me comprendre le plus également.

Onyx savait bien que Elkear ne le trahirait pas. Ou du moins, pas dans l'immédiat. De toute façon, tout autour de lui était disposable. C'est ce qu'il croyait, en tout cas.