Une forêt de rencontre [PV. Ménès]

Le soleil pénétrant doucement entre les volets de la fenêtre que j'avais fermée la veille et grimpant lentement jusqu'à mon visage me réveilla en douceur. J'aimais beaucoup les réveils qui se produisaient comme cela, même si quelquefois, j'aimerais bien dormir encore un peu. Je n'avais presque pas besoin de me retourner vers la place à mes côtés pour savoir si mon mari était là, mais comme à chaque matin, je me tournai quand même. Contrairement à ce que je m'attendais, Noriont dormait toujours silencieusement. N'étant plus capable de m'endormir, je posai mes pieds nus, un pied après l'autre, sur le sol froid et me levai. Je pris une plume et un parchemin sur la petite table de nuit et écrivit un petit message destiné à Noriont :

'' Je vais me promener dans le Royaume, je reviens avant le souper.
-XxX- Misao''

Je me dirigeai sans presse vers l'armoire où je gardai soigneusement mes vêtements et pris une robe légère au teinte jaune-orange. J'allai à la salle de bain attenante à la chambre, enlevai la robe de nuit que j'avais gardé, la nuit n'ayant pas été des plus chaudes, et me glissai dans l'eau de la petite bassine.

En ressortant du bain, je mis la robe que j'avais prise dans mon armoire, me dirigeai vers les cuisines pour prendre quelque fruit et de l'eau et sortit du château. J'allai directement à l'écurie et sellai mon cheval préféré, Imperial. Je sortis de l'enceinte du château par le pont que les gardes avaient déjà abaissé.

Je galopai une partie de l'avant-midi, en faisant quelques petites haltes pour faire reposer mon cheval. J'avais salué chaque habitant du Royaume que je croisais. Près de midi, j'arrêtai près de la frontière de Béryl, en plein coeur de la forêt. Je m'assis sur un tronc d'arbre coupé et sortis les quelques fruits d'une de mes sacoches et l'eau de l'autre. Je croquai à pleine dents dans une pomme en regardant autour de moi. J'avais rarement mis les pieds dans cette partie de la forêt, restant plus souvent qu'autrement près du château. Mon cheval s'était un peu éloigné pour aller brouter de l'herbe.

Comme à son habituelle routine, les premiers rayons de soleil firent leur apparition, traversant tranquillement les carreaux de fenêtre de la chambre royale. C'était une routine qui, ne semblait pas vouloir s'arrêter, qui avait envie de dire chaque matin : « Demain, à l'aube, je serai encore là! » Au fait, pourquoi le soleil se levait-il le matin? Pourquoi y a t-il un soleil? Ce genre de questions hantaient souvent l'esprit fragile de ce pauvre roi qui gouvernait sur le royaume de Béryl.

- « Parfois, j'aimerais avoir l'esprit en paix, sans toutes ces questions qui me hantent jour et nuit! », laissa-t-il fuser à haute voix.

Malgré tout ça, ça n'empêchait pas Ménès de gourverner son royaume d'une main de maître! Il remplissait son devoir à la lettre, et ce, sans faillir. Il ne s'en plaignait pas, mais il aimerait parfois, vivre autre chose que cette vie de Roi.

Le soleil était maintenant à son zénith. Le roi avait terminer les audiances, rempli la paperasse, qui le dégoutait chaque jour, de plus en plus. Il était épuiser de tout ça, et aujourd'hui, il allait vivre quelque chose de nouveau! Il se dirigea donc, vers l'écurie, où son cheval était sceller décida qu'une petite promenade en dehors du château, lui ferait grand bien.

Ménès parcoura les différents plateaux qui hornaient son royaume, tout en saluant les paysans qu'il croisait. Il s'arrêta même pour aider l'un deux, qui, éprouvait quelques difficultées avec son petit attroupement de chèvre. Une fois cela terminé, Ménès reprit sa route.

Au bout de ce qui lui parru quelques heures, il arriva en bordure d'une forêt. « Une forêt.. à Béryl? La seule forêt que je connais qui sois près de Béryl, est celle qui sépare mon royaume à celui de Jade », songea t-il. Il décida d'y entrer car, depuis son enfance, jamais il n'était pénétrer dans une forêt, aussi surprenant que cela puisse l'être. Étant né Prince, et n'ayant pas d'attrait pour la chasse, il n'eut jamais l'occasion de voir à quoi ressemblais une forêt, de ses propre yeux.

Ménès pénétra dans celle-ci, ne se préoccupant pas de la distance qui le séparait de son château, qui augmentait à chaque pas qu'il faisait. Lorsqu'il s'en rendit compte, il ne voyait plus son château derière lui, seulement des arbres. Il continua tout de même d'avancer, jusqu'a ce qu'il aperçoive une forme, au pied d'un arbre.

- « Ques que ça peut bien être? », pensa t-il.

Il s'approcha tranquilement, essayant de ne pas faire de bruit, pour essayer de déterminer qu'était cette chose, ou même, qui était-ce. Il fut pris de stupeur lorsqu'il s'aperçu que ce n'était pas une chose, mais bien une femme, qui était assise au pied de l'arbre! Il en resta de glace, tellement il ne s'attendait pas à celà.

C'était comme si le temps c'était arrêter, comme si plus rien n'existait autour de lui. Ménès était là, toujours de glace face à ce qui ce présentait devant lui. Ce n'était qu'une femme pourtant, y'a des choses bien plus pir que ça dans la vie. Il devrais se compter chanceux que ça ne soit que ça, et non pas, un animal sauvage. Malgré tous ces belles paroles réconfortantes, qu'il se disait à lui même, il n'en revenait toujours pas. Si ça continue, il va passer pour le Roi le plus peureux d'Enkidiev, devant une femme en plus!

Le temps repris brusquement son court, et Ménès fut tirer de ses pensées par une voix, qui lui parrut du premier coup, lointaine. La voix prennait de plus en plus d'ampleur, au fur et à mesure que Ménès reprennait contact avec la réalité. C'était cette femme, elle lui avait adresser la parole! Ménès essaya rapidement de se rappaler comment agir avec une femme, mais quel idiot! Il n'avait jamais eu de femme, comment pouvait-il savoir que faire dans cette situation? Décidement, c'était pire qu'un champs de bataille.

Elle voulait savoir qui il était. Normal après tout, c'est pas tous les jours qu'on rencontre quelqu'un dans une forêt à ce temps-ci de la journée. Ménès décida de commencer par descendre de son cheval. C'était la bonne chose à faire après tout, s'il voulait parler à cette femme.

- « Je ... commença-t-il maladroitement, je me nomme Ménès, je suis le roi du royaume de Béryl. »

Il se débrouillait pas si mal tout compte fait, elle savait comment il s'appelait au moins...

- « Si vous n'en voyez pas d'inconvéniants, puis-je savoir qui vous êtes? », lui demanda-t-il, à son tour.

Après avoir donner sa réponse à la femme devant lui, Ménès ressentit une sorte de soulagement, entremelé avec de la peur, car il ne savait toujours pas qui se tenait devant lui, mais aumoins, il avait casser la glace, une bonne chose de faite.

Quoi? Il était au royaume de Jade? Comment avait-il pu s'aventurer aussi loin? Cela expliquait en outre, pourquoi il ne voyait plus son château au loin. Là, il était dans le pétrin. Il avait eu l'audasse de s'aventurer dans un autre royaume, sans en avertir son dirigeant, et en plus, sans s'en rendre compte! Il allait devoir expliquer ça à cette femme en plus.

La reine de Jade? Il avait devant lui une reine? Ménès eut un étourdissement, s'en était trop pour ce pauvre roi. Décidement, les surprises étaient à l'honneur cette journées là. Après quelques minutes, il se remit de ce petit égarement, et essaya de répondre du mieux qu'il ait pu, dans cette situation, à la question de Misao.

- « Veuillez m'excusez majesté, je crois avoir commis une erreur. Je m'aventurais dans ces bois, sans savoir que je pénétrai par le fait même, dans votre royaume.

Elle lui pardonnait son erreur, mais pour quelles raisons? Pourquoi une reine d'un autre royaume, qui n'avais aucun lien avec Béryl ou Ménès, lui pardonnerai, sans connaître vraiment le roi? Ménès n'en revenait pas, c'était une soirée incroyable! Il avait adressé la parole à une reine, et en plus, il avait eu son pardon, splendide! Il eu le coup de grâce lorsqu'elle l'appela par son prénom ; Ménès. Voila, c'était sûr, c'était un rêve, ça ne pouvait être autrement! Voyons donc, comme si c'était plausible de rencontrer une reine dans un bois, pff! Cependant, il eut la certitude que ce n'était point un rêve lorsqu'elle lui adressa de nouveau la parole.

Ménès se dit qu'il avait fait bonne allure du premier coup, pour qu'elle veule avoir une conversation avec lui. Il se pinça, discretement, pour voir si tout ça était bien réel, et c'était le cas. Il allait avoir une discussion avec une femme, une reine! Il cacha de son mieux son contentement pour répondre à celle-ci, qui lui pointait une roche, assez grande pour y laisser s'assir deux personnes.

- Je n'y vois aucun problème, pourquoi pas. De quoi voulez-vous me parlez exactement, Misao, si je puis vous appeler ainsi?

Ménès vit Misao, marchant tranquillement tout en se dirigeant vers le rocher qu'elle lui avait montrer plus tôt. Il attendit qu'elle soit installé avant de se dirigé à son tour, vers le fameux rocher en question, destiné à accueillir ces deux personnages royaux. Une fois assis, il jeta un coup d'oeil rapide du côté de son cheval, lequel il n'avait pas reporté attention depuis qu'il était descendu pour parler avec le reine de Jade. Il s'était mis à brouter de l'herbe, tranquillement, se souciant nullement de lui et de sa compagne de roche.

Elle voulais en savoir plus sur le royaume de Béryl, son royaume. Au début, Ménès se demanda pourquoi elle voulait savoir ça, mais c'était une question idiote. Ils étaient en temps de paix, donc certains ne se souciait pas pour le moment, de crée des liens avec leurs voisins, ou leur confrères éloignés. Il accepta néanmoins de lui parler de son petit lopin de continent.

- Et bien.. par où commencer, il y aurait tellement de chose à dire. En premier temps, le royaume de Béryl est majoritairement dénudé de forêt, d'arbres, de végétation quoi. Il est composé de grands plateaux rocheux, mais cependant, nous possédons une grande variété de fleurs de toutes sortes, parmi les plus majestueuse d'Enkidiev. Sur ces plateaux, on peux appercevoir la forêt interdite, et aussi le royaume de Turquoise. C'est vraiment incroyable, croyez moi.

Pendant que Ménès lui expliquait en gros à quoi ressemblais le royaume de Béryl, il ne se rendit pas compte qu'il avait pris un ton plus calme, presque ému. Il était fier de son coin de pays, et il en parlait en grand bien! Il en vint même à verser une petite larme, le comble! En plus d'avoir presque paru pour un roi peureux devant une femme, voila maintenant qu'il devenait sentimentale! Ca y est, il était foutu. Il allait devenir le roi Ménès, le braillard, le peureux. Jamais, il ne pouvais laisser faire ça, quoi qu'il n'y pouvait pas grand chose, tampis!

- Veuillez m'excusez, Misao, je ne croyait pas que je laisserai sortir mes émotions en vous parlant de mon royaume ainsi. Et vous, accepteriez-vous de me parlez du royaume de Jade?

C'était parfait! Il détournait la situation en posant une question, il était rusé.. ou simplement pas. Il délirait, et c'était pas normal, ce n'était qu'une simple discussion!

«Reprend toi petit Ménès, tu es roi, pas fou! se dit-il, intérieurement.»

Il espérait vraiment qu'il n'allait pas tout gâcher cette discussion, qui pourtant, avait bien commencer.