Chapeau de paille, chapeau de paille, paille, paille... (Pv Swan)

Ce matin-là, en se réveillant, Elyon s'était fait jurer de ne pas oublier l'évènement du jour: son maître lui avait donné rendez-vous dans les jardins, et la jeune fille avait intérêt à y être. Elle voulait plus que tout bien démarrer sa relation avec son maître, car après tout elle allait être avec lui pendant les années à venir. C'est donc dans cet esprit qu'elle se leva, à moitié endormie, et qu'elle enfila sa tunique. Se passant la main dans les cheveux, Elyon les secoua légèrement et termina ce qu'elle appelait «se coiffer». Pour elle, l'apparence n'avait jamais été important. À quoi cela sert-il de mettre des heures à faire ce qui allait être par la suite gâché par l'entraînement? Non, c'était bien trop inutile et cela demandait bien trop de patience - patience que la jeune fille n'avait malheureusement pas. Elyon se contentait du minimum, même si elle aimait bien semer la pagaille en faisant des demandes impossibles.

C'est donc dans l'espoir de trouver quelque chose à manger qu'Elyon se dirigea vers les cuisines. Arrivée à la porte, elle s'adossa contre le mur et écouta les conversations.

- .. Blablabla... Oh, nouvelle robe... Blabla... Gâteau brûlé... Blablabla... Ananas.

*Parfait, pensa-t-elle. Héhé, continuer de parler, moi je vais me servir!*

Nonchalamment, Elyon entra dans la pièce et pris quelques fruits dans un plat. Puis, le plus normalement du monde, elle déroba une miche de pain et continua sa récolte. Elle n'arrêta que lorsqu'une servante cessa de parler pour la regarder. À ce moment, Elyon lui sourit et tourna les talons pour aller manger ses victuailles dans un endroit tranquille. Elle parcourut plusieurs couloirs et déboucha enfin dans la cour. Un vent frais lui caressa immédiatement le visage et, en levant les yeux, la jeune fille pu voir le soleil briller de milles feux (Oui, oui, je sais, c'est vraiment quétaine). Se sentant enfin en sécurité, Elyon s'assit sur le gazon et mangea son premier repas de la journée. Lorsqu'elle termina, la jeune fille se leva lentement et époussea les miettes qui était resté sur sa tunique.

*Le rendez-vous, se dit-elle. Il doit être pas mal l'heure...*

D'un pas décidé, elle avanca vers un petit chemin de pierres qui longeait des parterres de fleurs. Elyon déboucha sur un petit parc gazonné, dans lequel était disposé des bancs. Haussant les épaules, elle s'assit sur l'un deux et attendit.

Elle n'attendait même pas depuis deux minutes qu'elle tomba dans ses pensée.

«Je me demande à quoi ressemble mon maître», «Est-ce que nous allons bien nous entendre», «Qu'attend-il de moi? Qu'est que moi, j'attend de lui?», bref, tout y passa. La jeune fille était nerveuse, mais en même temps si calme.

Tout à coup, un bruissement de feuilles attira l'attention d'Elyon. Aux aguets, elle releva la tête et écouta. Plus rien. Elyon soupira, déçue.

*Je m'imagine des choses...*

Nouveau bruissement. Cette fois-ci, la curiosité d'Elyon fut piquée, et, intriguée, elle se leva. À pas de souris, elle lorgna un buisson et, sans crier gare, s'y jeta. Un petit cri retentit alors et une gamine émergea des feuilles, regardant Elyon d'un drôle d'air. L'écuyère gémit un «Aïe» de douleurs, puis apercut à son tour l'intru. Les deux filles s'observèrent pendant quelques secondes. L'une avait 13 ans, l'autre semblait en avoir quatre. Finalement, la plus jeune se décida.

- Tu... veux jouer avec... mwa?

Elyon, surprise, resta bouche bée. Elle n'avait jamais vraiment interagi avec des enfants de cet âge et ne savait pas trop quoi faire.

- Eeuuh..., fut tout ce qu'elle réussissa à dire.

*Le rendez-vous! Le rendez-vous!*

- Je ne crois pas vraiment pouvoir jouer avec toi...

Les larmes montèrent aux yeux de la fillette. Elyon, paniquée, mis ses mains devant elle.

- Non, non, ne pleure pas! Je... Je vais jouer avec toi! s'écria-t-elle.

Le visage de la gamine s'illumina et, toute heureuse, elle sourit à Elyon.

- Tu te caches! Je cherche! dit l'enfant.

Elyon, préférant ne pas la contredire, partit en sens inverse et tourna un coin de mur. Épuisée, elle s'adossa et soupira. Son regard croisa alors un chariot de foin et, sans réfléchit, elle se hissa dedans. Elle patienta quelques minutes, se disant qu'elle s'était peut-être trop bien caché, mais fini par se tanner. D'un air blasé, elle se hissa hors du chariot et regarda vaguement le parc; aucune trace de la fillette.

*Bah, sa mère est peut-être venue la chercher, se dit-elle*

La jeune eut alors un frisson et, machinalement, se gratta la nuque. Ses doigts entrèrent en contact avec de la paille et, surprise, elle constata que ses vêtements en était remplis. Elle en avait même dans les cheveux... Elyon gémit et entreprit d'enlever tout cela avant qu'on la voit et qu'on la surnomme «L'épouvantail» pour le reste de ses jours...

[Voilà, j'espère que ça ira! ^^]

Le soleil traversa aisément le mince drap qui couvrait la fenêtre de sa chambre. Dans un léger gémissement de découragement, la chevalière comprit qu'il était l'heure de se lever. Malgré sa paresse légendaire, elle sauta sur ses pieds en moins de deux. Aujourd'hui, elle avait donner rendez-vous à sa nouvelle écuyère. L'hybride enfila simplement sa tunique verte et attacha ses cheveux épais en une jolie tresse. Elle avait appris il y a bien longtemps qu'il fallait savourer tout les petits plaisirs de la vie.

Après avoir enfiler ses bottes de cuir, elle partit d'un pas décidé vers les cuisines. Quelques servantes étaient réveillées, mais à cette heure-ci, il y avait bien peu de monde dans le château d'Émeraude. Une servante s'inclina devant Swan qui reçut cette marque de respect humblement.

- Que voulez vous Milady?

- Je peux me servir moi-même vous savez...

- Oh non, prenez place, je vais vous servir.

La chevalière décida de lui faire plaisir. La servante lui amena une grosse miche de pain qui venait de sortir du four ainsi que des fruits frais en purée. Swan étala la confiture sur le pain et engouffra tout ceci en moins de deux. Elle ferma les yeux avec délice, faisant sourire la servante. Il n'en fallait pas beaucoup pour faire plaisir à cette belle fée. Après avoir remerciée chaleureusement la jeune dame, elle partit vers les jardins.

Il était encore tôt, la jeune Elyon ne devait pas être encore levée. Doucement, elle alla sentir les roses blanches qui étaient un peu plus loin, ces roses étaient magnifiques, c'était la pureté même. Machinalement, elle passa ses doigts dans ses longs cheveux turquoises, ses yeux bleus pratiquement transparents examinèrent rapidement les alentours. Un mouvement attira son attention. La chevalière fit apparaitre son épée double dans ses mains, il fallait mieux être prudente. Lorsqu'elle appercue une jeune adolescente blonde couverte de paille, elle éclata d'un rire cristallin.

- Tu dois être Elyon toi! Laisse moi t'aider.

Doucement, Swan entreprit de l'aider à enlever la paille, toujours en riant gentiment. [b]

Occupée à se débarrasser de toute cette paille, Eylon ne remarqua la personne près d'elle que lorsque son ombre cacha le soleil. Surprise, elle releva la tête et apercut une jeune femme aux cheveux turquoises qui riait.

- Tu dois être Elyon toi! Laisse-moi t'aider.

La jeune fille ne répondit pas immédiatement. Si cette femme savait qui elle était, c'etait qu'elle était... son maître! Réalisant qu'elle avait l'air complètement idiote, couverte de pailles, Elyon laissa échapper un «eeeuuuh» dubitatif. Cela lui prit quelques secondes, puis elle sembla se réanimer. Rapidement, elle enleva les derniers morceaux de pailles pris dans ses vêtements - son maître ayant eu la gentillesse de l'aider pour ceux dans ses cheveux. Maintenant bien propre, Elyon releva la tête et observa la jeune femme. Elle devait avoir à peine vingt ans.

- Vous... devez être mon maître, dit alors Elyon, après s'être éclaircie la gorge.

Puis elle ajouta pécipitemment «Je suis Elyon». Mal à l'aise, la jeune fille ne cessait de regarder partout. À droite, à gauche, oh, quelles magnifiques fleurs là-bas, tiens! un papillon! Pourtant, habituellement, elle n'était pas si gênée... Peut-être était-ce à cause de la première impression que son maître avait eu d'elle: une adolescente recouverte de paille... Effectivement, elle devait se demander pourquoi Elyon était ainsi...

- Je... Il y avait une enfant et... Haha, elle voulait à cache-cache, donc... Je me suis cachée dans le... le chariot à foin, juste là-bas... Euh, un peu plus à gauche. Ah non, il est par là-bas, le chariot! Héhé. Désolée.

Honteuse, Elyon baissa la tête.

*Je ferais mieux de ne plus parler, pensa-t-elle, découragée*

- Euh, comment vous appelez-vous... maître?

[Désolée, c'est court >.<]

La jeune femme entreprit d'enlever la paille des cheveux d'Elyon tout en se demandant comment elle avait fait pour attérir dans un chariot de foin. Elyon n'avait pas vraiment l'air sûr d'elle quand elle ouvrit la bouche pour laisser échapper un euuuh qui fait sourire Swan.

- Vous... devez être mon maître

- Effectivement, et que tu le veuilles ou non tu vas passés les prochaines années en ma compagnie!

Un léger sourire flotta sur les lèvres pâles de Swan. Elle essayait d'égayer un peu son écuyère pour lui montrer qu'elle ne la trouvait stupide d'aucune façon.

- Je... Il y avait une enfant et... Haha, elle voulait à cache-cache, donc... Je me suis cachée dans le... le chariot à foin, juste là-bas... Euh, un peu plus à gauche. Ah non, il est par là-bas, le chariot! Héhé. Désolée.

- Pourquoi te cachais tu de l'enfant? , demanda l'hybride un sourire en coin.

Elle voulait faire plus connaissance avec Elyon et en même temps la rendre moins mal a l'aise et c'est en faisant la conversation qu'elle réussirait. La fée capta les pensées d'Elyon.

- Euh, comment vous appelez-vous... maître?

- Je m'appel Swan, et tu ne devrais pas t'empêcher de parler, nous sommes seules, tu n'as pas besoin de mon autorisation.

La chevalière s'avanca vers un banc et invita son écuyer à s'assoir à ses côtés.

- Parle moi un peu de toi!

( moi encore plus x) )

[Désolée, j'ai mis du temps à répondre...]

- Effectivement, et que tu le veuilles ou non tu vas passé les prochaines années en ma compagnie!

Elyon laissa échapper un petit soupir de soulagement. Au moins, elle n'avait pas tort sur ce sujet. Cette jeune femme était bel et bien son futur maître. Et, justement, l'enthousiasme de celle-ci fit sourire l'écuyère qui, peu à peu, retrouvait sa confiance en elle. Malgré tout, son histoire de cache sortit plutôt de travers, et son maître, intrigué, lui demanda:

- Pourquoi te cachais tu de l'enfant?

Un petit sourire flottait sur ses lèvres et la fillette, surprise, ouvrit grands ses yeux bleus.

- Eh! Je ne me cachais pas de l'enfant... Hum, oui, mais enfin, je jouais avec elle... Je... C'était à mon tour de me cacher, en fait!

Elyon sourit, espérant s'être bien expliquée cette fois-ci. Elle devrait bien un jour apprendre à le faire correctement. Même si cela ne la dérangeait pas de recevoir des regards étranges, elle ne pouvait tout simplement pas garder cette habitude. Sinon, en grandissant, elle allait carrément perdre une crédibilité qu'elle n'avait même jamais acquise... Elle préféra donc se taire, pour «conserver cette potentielle crédibilité».

- Je m'appelle Swan, et tu ne devrais pas t'empêcher de parler, nous sommes seules, tu n'as pas besoin de mon autorisation.

Elyon sursauta, comme lorsqu'elle se faisait prendre jadis la main dans le bocal de bonbons. Cette femme lisait ses pensées ou quoi? La fillette se souvint alors que les chevaliers pouvait lire les pensées.

*Mais oui! Je l'avais appris dans mes cours...* se dit-elle, découragée de ne pas y avoir penser avant.

Son maître s'avanca vers un banc et invita l'écuyère à s'y asseoir. Docile, Elyon s'assit et regarda Swan prendre place à ses côtés.

- Parle moi un peu de toi! s'exclama soudain la jeune femme, penant Elyon de court une fois de plus.

- De... moi?

Pour la fillette, sa vie n'avait rien d'extraordinaire. Elle n'était qu'une écuyère comme les autres... Elyon se força tout de même à trouver quelque chose.

- Eh bien, je suis née dans un petit village de Cristal... J'ai vécu avec mes parents jusqu'à l'âge de huit ans. Puis, il y eu...

Le coeur de la fillette se serra lorsque les images de l'attaque de son village lui apparurent. Des cris retentissant au loin, des familles séparées, des maisons incendiées...

- .. L'attaque, murmura-t-elle.

Les visage de sa mère et de son père lui revinrent en mémoire, et sa gorge se comprima. Elle baissa la tête, cachant les larmes qui commencaient à perler au coin de ses yeux.

- Mon père... est décédé en nous protégeant courageusement...

*Ne pleure pas, Elyon. Tout ça, c'est du passé... Tu ne pouvais rien faire.*

- Ma mère a donné sa vie pour la mienne...

La fillette releva la tête et se tourna vers Swan.

- C'est grâce à eux si je suis plus forte aujourd'hui, dit-elle.

Une larme roula le long de sa joue, efleurant le sourire qui venait d'apparaître au coin de ses lèvres.

- Je suis là, maintenant. Et je ferais tout pour que le sacrifice de mes parents ne soit pas vain...

Elyon leva la tête vers le ciel.

*Ah, qu'est-ce que c'est que cette maturité soudaine? Je ne te reconnaît plus...*

Elle se sentait plus légère, libérée. Libérée... Mais de quoi?

- Et vous, maître? questionna Elyon en se tournant de nouveau vers Swan. D'où venez-vous?

La chevalière écouta toutes les réponses de l'enfant tout en observant attentivement son visage. Elle remarqua plusieurs émotions et expressions qui passait sur son visage. La fée s'intéressa tout particulièrement à son passé. Swan écouta Elyon raconter son histoire. Les larmes qui coulèrent sur ses joues firent s'inquiéter la fée, qui dans son pays natal n'avait jamais vu cela. Il est sur qu'avec les années elle avait vu des larmes et ressenties les peines, mais elle-même ne pleurait que extrêmement rarement. La jeune femme se dit que Elyon était encore très vulnérable, malgré la force qu'elle avait acquise, c'était le rôle de la fée de la protégée de toutes choses qui pourraient l'atteindre.

- Et vous, maître? D'où venez-vous?

L'hybride sourit à cette question.

- Je viens d'un pays où tout est beau, où tout le monde rit et joue. La guerre y est bannie, la musique y est partout. Il y a des fleurs grosses comme une chambre et les animaux n'ont peur de personne. Si tu as suivi tes leçons j'imagine que tu as compris que je viens du pays des fées. Mais il y a bien longtemps que mon coeur appartient à Enkidiev. Je suis une chevalière d'Émeraude maintenant, Émeraude est mon pays, et le tiens aussi. J'ai appris à mettre mon passé, mes origines et mes intérêts personnels de côté pour servir le continent, et j'espère pouvoir te monter à faire un tel dévouement de toi-même. Il est sur que c'est parfois difficile, surtout pour une race comme la mienne. Mais bon! J'ai passé par dessus tout ca il y a bien longtemps.

Swan pensait vaguement à son grand-père elfe. Elle ne pouvait pas oublier qu'elle était un mélange de créatures magiques assez étranges.

- Bon! Alors dis moi, qu'est-ce que tu as envie de faire aujourd'hui?!

Demanda Swan en retrouvant son entrain habituel.

En voyant l'air déterminé de son maître, Elyon sentit qu'elle pouvait lui faire confiance. Tout au long de son apprentissage au château, il n'y avait toujours qu'un professeur pour tout le groupe. À présent, Elyon se sentait moins seule. De même que lorsque la fillette lui demanda d'où elle venait, Swan sourit. L'écuyère l'écouta décrire son pays et ne put s'empêcher d'ouvrir grand les yeux en entendant ses descriptions féeriques. Son maître venait donc du royaume des fées... Elyon n'avait pu s'empêcher de s'en douter, mais maintenant cela devenait pourtant très clair: quel humain naîtrait avec des cheveux turquoises? La fillette sourit intérieurement, se traitant d'idiote.

- J'ai appris à mettre mon passé, mes origines et mes intérêts personnels de côté pour servir le continent, et j'espère pouvoir te monter à faire un tel dévouement de toi-même. Il est sur que c'est parfois difficile, surtout pour une race comme la mienne. Mais bon! J'ai passé par dessus tout ca il y a bien longtemps, conclut Swan.

Elyon fronça les sourcils. Mettre son passé, ses origines et ses intérêts personnels de côté? Dit de cette manière, ça semblait énorme...

*Voyons, être chevalier EST une énorme responsabilité* se dit-elle.

La fillette voyait là alors la charge que son maître avait à porter; charge qui serait aussi la sienne plus tard. Elle se dit simplement que l'on devait s'habituer, à la longue. La voix de Swan la sortit alors de ses pensées.

- Bon! Alors dis moi, qu'est-ce que tu as envie de faire aujourd'hui?!

Un grand sourire éclaira le visage d'Elyon.

- Certainement pas jouer à cache-cache, rigola-t-elle, se souvenant de la première impression que son maître avait eu d'elle.

Automatiquement, dans sa tête, un choix de réponse se fit: magie ou épée? Le choix ne fut pas difficle et la fillette s'exclama:

- Montrez-moi vos techniques de combat!

Pendant toute son enfance, Elyon s'était amusée à combattre à l'épée. Au fil des années, elle avait certes qcquérit de l'expérience, mais jamais elle n'avait été en contact avec un vrai mentor. Elle progressait donc en échangeant des trucs avec ses amis, qui était presque tous au même niveau qu'elle. Seulement, ce n'était pas à elle de déterminer son expérience, mais plutôt à son maître. Elyon se leva d'un bond et, faisant face à son maître, pencha la tête de côté.

- On y va!?