Rencontre entre bottes de foins [Pv Tinou ~]

Hey oh! Hey oh! On s’en va au boulot. ~

Pour les servantes, il fallait se lever tôt à chaque matin pour se préoccuper de nos tâches très importantes. Certaines, c’était de s’occuper à faire de la nourriture à tout le monde qui existait dans ce vaste château très grand que je ne connaissais que très peu, puis après on pouvait manger à notre faim, mais on n‘avait que des restants malheureusement. Le château je pourrais bien aller visiter, mais je ne voulais aucunement me perdre. Tout ce que je savais c’était ma chambre, la cuisine, l’endroit où était la patronne et les écuries. Delà, je risquais de me perdre encore même si ça faisait quelque temps. Cependant, c’était tout ce qu’il fallait que je sache. Et puis, le forgeron au cas où, mais c’était plutôt le forgeron qui venait dans l’écurie.

À ce beau matin, l’air était frais et tout semblait à être une plaisante journée, mais au contraire. C’était un fait parmi les autres journées. Car si on voyait les probabilités, on pouvait voir que dans ces merveilleuses journées qui semblent très délicieuses, c’était inondée de malchance. C’était les faits! C’était inscrit sur mon tableau que je n’avais pas dans les mains! À ce beau matin qui me semblait rempli de chance, je me levais. Je me levais très fatiguée. Je me traînais le pied pour me rendre à ma fenêtre que j’ouvrais les rideaux très férocement au point que mes yeux d’un vert et bleu légèrement foncé ne voyaient plus rien, au point que je tombais littéralement sur le sol.

Tsss. C’était seulement de la malchance de ce soleil qui était si aveuglant dès le réveil. Je me relevais près de mon lit, car oui, j’avais rampé au point d’éviter de me lever et de retomber encore. Je me dirigeais vers ma penderie encore ensommeillée pour mettre mes vêtements de travail. Quoique j’avais un petit soucis. Ma tête ne pouvait tout simplement pas rentrer correctement dans le trou du vêtement qui était fait rien que pour elle. Est-ce mes vêtements avaient rétrécit? Est-ce que ma tête était énorme et je ne savais pas? C’était alors que j’enlevais ma tête de la manche destinée à mon bras droit pour ainsi mettre mon bras et la tête dans leur emplacement habituel. En gros, je m’habillais de la façon d’une paysanne qui travaillait dans un écurie. Comment? Une robe entière verte que je devais mettre un chandail plus vert kaki en dessous qui avait les manches longues. J’avais aussi un tablier qui me semblait inutile, mais je mettais les accessoires pour les cheveux à l’intérieur.

Je me dirigeais vers mon miroir que.... Que j’avais dans ma chambre, quoi? Je me regardais légèrement me trouvant immonde, quoi que c’était normal, après tout j’étais une fille. Je me brossais mes cheveux châtains qui m’arrivaient au milieu du dos, faisant une tresse laissant deux couettes pendre de chaque côté de mon visage et avoir une franche pour ne pas sembler plus dépaysée que j’étais. Bref, on mettait le bonnet plaçant également un peu mes cheveux, mettant mes gants, mes bottes et prenant ma sacoche de travail pour me diriger dans la cuisine pour me mettre quelque chose sous la dent.

En gros, j’ai volé un pain en demandant la permission a quelqu’un pour que je puisse manger un peu car dans le fond, je serai sous le soleil pendant toute la journée. C’était mon travail que je gagnais que si peux, malheureusement.

Je me dirigeais vers l’écurie, je rentrais d’ailleurs avec un sourire au lèvre. Certes, le matin ça n’avait jamais été mon point fort et me coucher aussi. En plus, aller nettoyer des crottes de cheval toute la journée, c’était mon pire cauchemar car après, je ne sentais guère bonne. Enfin, je rentrais, les chevaux étant presque tous là sachant que celui du Chevalier Hayden n’était pas encore rentré. Oui, je savais que Sir Hayden se promenait la nuit et parfois il me laissait un petit mot me disant qu’il avait emprunté. Pourquoi il disait «emprunté»? Parce que tout le monde savait que je m’occupais de ces chevaux comme si c’était les miens et que je les grondais s’ils faisaient de quoi. C’était mes réconforts, c’était mes précieux, mes bébés, j’étais à deux doigts de les suivre durant leur promenade pour ne pas qu’ils leur arrivent rien. Ahem, pardon.

Anomalie! Il manquait un cheval. Un cheval que je m’occupais soigneusement parce qu’il ne bougeait que très peu et voilà qu’il avait disparu. Aucun mot, rien! Un nouveau qui avait osé voler mes bébêtes! Ça va chauffer quand je vais le retrouver.

Donc voilà, le même scénario qui passait sans cesse comme à chaque journée. Nourrissant chaque cheval avec la fourche que j’enfonçais soigneusement dans la botte de foin non loin que je mettais avec gentillesse devant leur tête de cheval. Puis après, je leur donnais de l’eau pour ne pas qu’ils se déshydratent, j’étais vraiment une belle mère pour ces bêtes d’ailleurs je les gâtais en mettant des carottes.

Donc, ma journée avait commencé avec une anomalie, mais il fallait que je continue mes tâches. Alors, il fallait que je sorte les cheveux un par un pour faire leur toilette et laver leur «box», mais je commençais à passer des brosses sur leurs poils minuscules et brosser leur crinière en mêlée et la queue aussi, puis je m’occupais d’enlever les saletés de leur dessous de sabots.

Donc en ce moment, on pouvait voir quelqu’un pencher en deux en train de gratter les sabots. Bravo championne! J’avais la classe!

C'était un de ses matins magnifiques tels que seule la saison chaude pouvait offrir. Un de ses matins qui donnait envie d'aller dehors, de se promener, de sentir le vent frais de la rosée fraîchement tombée sur son visage…

Aitbrynk, n'étant pas insensible aux charmes de la nature, en conclut qu'il était plus que temps d'aller lui rendre visite. Comme il s'était de toute façon réveillé bien avant que le coq ne chante - les horaires impossibles finissaient par dérégler quelque peu l'horloge biologique, semblait-il-, il s'habilla d'un pantalon, d'une chemise et d'une tunique longue qui lui arrivait aux genoux pour se diriger vers les écuries, non sans avoir une petite idée derrière la tête. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pu se permettre d'aller chevaucher… Profitant du calme qui régnait dans le château à cette heure, il prit le temps de brosser longuement sa jument et de l'atteler pour une promenade récréative qui s'annonçait des plus agréables. Il chevaucha à toute allure dans les sentiers de la forêt pendant une bonne heure avant de déboucher sur une clairière qu'il connaissait bien pour s'y être souvent échappé alors qu'il était plus jeune.

Apercevant la rivière Wawki au loin, il fit tranquillement passer son cheval du galop au trot, et du trot à la marche. Il eût un sourire satisfait. Malgré le temps qui s'était écoulé depuis la dernière fois où il avait monté sa jument, elle était toujours aussi vive, respirait toujours la même assurance tranquille. Elle obéissait au doigt et à l'oeil, probablement bien trop heureuse d'avoir enfin l'attention de son maître pour rechigner. On s'était apparemment très bien occupé d'elle. Il lui flatta l'encolure avant de lui commander de s'arrêter à quelques mètres du bord de l'eau. Il se laissa glisser sur le sol et permit à sa monture de paître librement alors qu'il allait se rafraîchir le visage dans le cours d'eau. Il finit par enlever ses bottes pour le simple plaisir enfantin de sentir l'eau lui ruisseler entre les orteils. Le soleil s'était levé depuis un bon moment déjà.

Un craquement sinistre le fit se retourner, ses sens en alerte… ou plutôt en fausse alerte. Sa jument avait apparemment pilé sur un grosse branche qui n'avait pu faire autrement que de céder sous son poids. Il sourit.

- Ne me fais plus peur comme ça, grosse bête… Allez, on s'en va.

Il était presque arrivé au village bordant le château lorsqu'une poule perdue choisit un moment très inopportun pour venir se mettre dans les pattes de son destrier. Affolée, la poule se mit à courir dans tous les sens en poussant des caquètements impossibles alors que la jument se cabrait de panique. Étouffant un juron, Aitbrynk se fit jeter au sol et roula quelques mètres plus loin pour ne pas se faire frapper par inadvertance. Au bout de quelques minutes, la jument se laissa approcher. Il grommela. Elle en avait perdu, finalement.

Mais il y avait un problème dans sa façon de se tenir debout… Elle n'osait plus mettre de poids sur une de ses pattes de devant. Quelques mètres plus loin gisait, inanimée, la poule fauteuse de trouble. Le jeune homme soupira. Ils n'étaient pas sorti de l'auberge… Lentement, mais sûrement, ils finirent par arriver à destination.

Il ne fut pas fâché en arrivant à l'écurie de voir une jeune palefrenière qui s'affaira près du box de sa jument.

- Mademoiselle, j'aurais besoin de votre aide… c'est ma jument, je crois qu'elle s'est blessée la patte pendant notre promenade.

Ma journée commençait réellement. Brosser les chevaux, laver leur endroit où ils vivent, les rentrer pour les nourrir encore une fois et donner à boire. Parfois, j’avais le temps de passé un bain à tous. J’avais trouvé une technique pour que ça aille plus vite et que je puisse un peu avoir une pause un bref instant avant de... Nettoyer les scelles et tout ce qui avait rapport aux maitres des chevaux pour ensuite regarder si tout allait bien et aller me coucher pour recommencer encore ma journée.

Brosser le cheval, gratter les sabots et j’allais le porter dans un enclos pendant que je faisais les autres. Ça les sortait un peu pendant que des paresseux ne faisaient pas leur maitre digne de leur bête. Je les sortais pendant que je finissais et que lorsque c’était le temps de les nourrir je les nourrissais dehors puis quand le soleil se couchait je les rentrais un par un pour ensuite, aller me coucher sachant que tout allait bien dans cette écurie. Écoute, on m’avait entraîné pour être palefrenière, mais malheureusement, la personne qui m’avait éduqué avait soudainement disparu, alors je restais seul à travailler plus souvent que les autres. Bon, ça me faisait ramasser des sous pour mes parents.

J’avais certes remarqué qu’il manquait une deuxième bête. Disons qu’Hayden ne devrait plus tarder, en fait pendant que j’allais chercher un cheval pour recommencer ma tâche, celui-ci arrivait me faisant un beau sourire. Ah mais oui, esclave que je suis, il fallait que j’enlevais la scelle et ainsi la nettoyer... Merci, quelle générosité qu’il avait surtout quand il partait en me disant au revoir. Pfff!

Je m’occupais de ce cheval sombre comme tant d’autres que je devrais faire par après. Je commençais me disant qu’il manquait une deuxième bête, mais comme à qui? Je me posais réellement la question et ça m’inquiétait beaucoup, même énormément. Je ne pensais qu’à cela et pourtant il fallait que je me fasse à l’idée qu’une personne était matinale et qu’elle n’avait pas laissé de mots.

Minutes.... Heures se défilaient.

J’étais quand même rendue loin, j’étais rendue à laver les box et justement j’étais à celui qui manquait une bête.

- Mademoiselle...

Je m’étais retournée. Ce que j’avais retenue de la phrase s’était que la jument était blessée à la place. Je courrais prendre la trousse de premier soin pour la bête. Je courrais à toute allure en poussant l’homme qui m’avait adressé la parole, j’allais voir la jument et je pouvais voir qu’elle avait une patte qui n’allait pas bien.

« Oh, pauvre bête... Il t‘a fait quoi pour que tu ailles mal à la patte..?»

Je touchais la patte dans le haut, non elle ne réagissait pas. Je descendais un peu plus bas, rien. Je descendais encore et non. J’allais au sabot, rien encore... Mais il se passait quoi? Je lui demandais se me donner sa patte pour voir en dessous de sa patte ce qu’elle faisait volontiers.

« OH MON DIEUUUU!! C‘EST HORRIBLE!» m’exclamais-je en voyant l’horreur.

Je me cachais pour prendre le genre d’épines qui avait dans la fourchette du sabot, puis je déposais la patte en jetant l’épines très au loin et ranger tranquillement les objets que j’avais sorti inutilement.

Aitbrynk, désemparé de la réaction excessive de la jeune palefrenière, se demanda pour la première fois si la blessure qu’elle s’était infligée était sérieuse. Il recula de quelques pas en la voyant courir vers lui, plus par réflexe que par peur réelle… ce qui n’était apparemment pas assez au goût de la jeune fille qui jugea utile de le pousser un peu plus. Il la regarda s’affairer, les sourcils froncés. Il avait vu des domestiques avoir des réactions étranges à des situations anodines, mais jamais d’un air aussi paniqué. Était-elle donc folle… ?

- Mais j’ai rien fait, moi… marmonna-t-il en réponse à son accusation sous-entendue.

Le jeune homme se sentit blêmir lorsqu’elle cria –il aurait juré avoir entendu un hurlement d’horreur- à quel point la blessure était… horrible. Il remarqua cependant que l’horrible blessure potentiellement mortelle qu’il lui aurait supposément infligée était… une épine dans le pied. Ça ne pouvait quand même pas être ça qui était si horrible ? En voyant le cheval reposer nonchalamment son sabot par terre, il se rendit compte… que si. Eh bah. Il haussa les sourcils, un peu… non, beaucoup… surpris ? Interloqué ? Trop pris au dépourvu par la situation, il n’aurait pas su dire exactement.

- Alors, j’imagine que ce n’était pas si… dramatique…

Se demandant si c’était une bonne idée de s’approcher de cette adolescente un peu désaxée au niveau émotionnel, il tendit tout de même la main pour reprendre les rênes de sa jument.

- Dans tous les cas… euh… je vous remercie de votre aide, mademoiselle… dit-il avec un sourire peu assuré.

Il tira sur les rênes de sa jument avec un peu d'empressement pour la ramener vers son box et partir au plus vite.

Je pouvais dire que mes expressions étaient très exagérées. Mon expression du « Oh mon dieu!», je voulais lui faire paniquer un peu rien qu’un peu. Après tout, quand on monte sur une monture... On était responsable de l’état de la monture même si ce n’était pas la sienne. Oui, la bête avait une épine dans le pied que j’enlevais sans hésiter, mais delà à s’en foutre et de partir de rien c’était produit, je ne fonctionnais pas comme ça. On m’avait dérangé dans ma journée chargée, dans ma routine, il fallait que je rends sa monnaie de sa pièce en allant le déranger avant qu’il s’enfuit pour de bon.

Je rangeais mes affaires et rentrais dans l’écurie en rangeant le premier soins des bêtes à la même place. Il me trouvait folle ou quoi? Je voulais mettre de l’ambiance même si je n’avais pas de sourire. Oui, il m’avait déranger, je pouvais crier sur tous les toits qu’on m’avait dérangé, mais je n’étais pas cette fille qui criait partout, en fait... Dans l’écurie, oui, je pouvais crier car c’était mon royaume.

Alors, voilà, je le voyais qu’il était un peu mal à l’aise de mon comportement. C’était normal après tout. On voyait peu de personnes qui étaient expressives. Donc, il était mal à l’aise à ce sujet, je pense, au point de vouloir s’en aller en vitesse. Oh non! Quand on allait en promenade avec une bête et qu’on m’appel pour aller savoir si la bête était réellement blessée. C’était ce que je faisais, mais on devait subir les conséquences de ses actes. Je n’allais certainement pas enlever sa scelle, le brosser, tout le mettre propre et le ranger par après. N-non. Tu avais sortie la bête, tu t’en occupes. Bon, si c’était la reine, je le ferai mise à part ce rang, j’ordonnais à tout le monde de réparer leur erreur en faisant ce que je faisais tous les jours.

« Oh! Pas si vite, blondinet!» lui disais-je en pensant à côté et le retenant par le collet.

« Si vous croyez réellement que je vais m‘occuper de votre monture ni vu ni connu, vous mettez votre doigt profondément dans votre oeil!»

Je détachais le cheval qui était encore sur place et que je m’occupais avant de me faire déranger. Je le détachais pour ensuite attacher la jument du blondinet. Il allait s’en occuper, je le jurai sur la tête de mes parents. Il allait s’en occuper, car c’était certain que je ne m’en allais pas m’en occuper après que cette pauvre créature avait eu à la patte. Bon oui, après, je m’en allais m’en occuper, mais pas maintenant.

« Allez! Faites le contraire ce que vous avez fait avant d‘aller en promenade. Dépêchez-vous!»

Pendant ce temps-là, j’allais porter le cheval dans l’enclos à l’extérieur et je revenais pour le surveiller de près, pour ne pas qu’il parte en courant. Je passais à ses côtés et je lui tendais une brosse avant de continuer pour caresser le museau d’une bête.

« Dites, comment vous vous appelez? Vous ressemblez étrangement à mon père.»

Aitbrynk s’apprêtait donc à quitter les lieux dans les plus brefs délais sans même songer à rendre sa jument présentable pour éviter à la palefrenière de devoir redoubler d’efforts, chose qu’il aurait pourtant naturellement faite en temps normal, lorsqu’elle lui agrippa le collet. Cette fois-ci, c’était confirmé… elle était sérieusement atteinte. Le jeune homme figea sur place, dos à la jeune fille, et s’autorisa une grimace agacée avant de se retourner, rênes en main. Il tenta de se composer un visage acceptable mais, sans glace pour se regarde, ne sut jamais si c’était plus proche du visage crispé ou neutre.

Blondinet. Elle l’avait appelé Blondinet. Elle avait décidé de lui donner des ordres et l’avait appelé Blon-di-net. Il n’était pas sûr s’il devait choisir ce moment-là pour devenir susceptible ou bien seulement être amusé de son attitude autoritaire. Il opta pour la seconde option et offrit un sourire moqueur à la jeune palefrenière en effectuant une petite courbette pour signifier qu’il se plierait à sa demande. Au moins, elle ne menaçait pas de l’attaquer avec une poêle...

En tout cas, le blondinet remarqua que les surnoms d’Hayden semblaient plutôt à la mode ces temps-ci…

- Comme vous voudrez, blondinette… répondit-il tac au tac en haussant un sourcil d’un air narquois. Je vais faire de mon mieux.

Il attacha les rênes de son cheval à un poteau et commença à le défaire de sa selle. Une fois mord, licou et tout le tralala d’enlevé, il s’occupa de le brosser comme il se doit. Aitbrynk haussa un sourcil à la remarque de la jeune fille. Il ressemblait à son père ? Eh bien… étrange… il ne savait pas trop s’il devait prendre ça comme une tentative d’insulte, de compliment ou une remarque totalement aléatoire.

- Euh… Aitbrynk, répondit-il. Je m’appelle Aitbrynk. Et vous ?

Il lui rendit la brosse en l’interrogeant du regard.

Il était mieux de faire ce que je devais faire. J’avais pris le collet pour qu’il s’arrête qu’il rend sa jument présentable. Il était mieux de le faire car je n’allais certainement pas faire une telle tâche alors qu’il venait de se promener. Alors, il se retournait pour me regarder, je pouvais voir qu’il était agacé. Que je lui faisais sans doute peur à cause de cela après tout. Une fille trop expressive qui prenait en otage un jeune homme qui avait fait du mal à sa bête. Il fallait que je corrige cette attitude. Avec le précédent palefrenier il aurait sans doute fait sans aucune restriction, mais avec moi, c’était autrement. Il fallait changer ce mauvais geste même si je devais passer pour une folle, excentrique ou je-ne-sais-quoi.

Je voyais qu’il faisait une courbette en faisant un sourire moqueur. Il allait faire quoi? Je croisais les bras en voyant cela et après je m’en allais caresser le museau d’un beau cheval qui était super gentil avec moi. Mon confident, mon seul ami, mon meilleur ami qui ne parlait pas, mais qui me comprenait. Je soupirais doucement avant de raidir brusquement. Pardon? Blondinette?

Je n’étais point blondinette. Je n’avais pas les cheveux blonds. J’étais châtaine, un châtain qui allait dans le pâle. Franchement, être aussi daltonien pour les couleurs de cheveux, j’étais déçue.

Je le regardais faire du coin de l’oeil. Il faisait ça très bien. Je m’étais même déplacé pour prendre la selle et de la nettoyer légèrement pour qu’elle soit propre et de la mettre à sa place initiale. Quand il répondait à ma question, j’ai été surprise. Je restais bouche bée. Mes parents m’avaient parlé de celui qui était au château pour devenir chevalier et qui avait changé de poste pour être un garde du corps.

« Aitbrynk..?!» chuchotais-je tout bas.

Était-ce vraiment lui? Sans doute, il ressemblait tellement à papa. Je me retournais surprise en remarquant légèrement la brosse que je le prenais sans m’en rendre compte pour le mettre dans ma poche. Il... Si... Si c’était le Aitbrynk, j’étais sa soeur et il était mon grand frère. QUOI?!

« Le Aitbrynk qui a des frères et soeurs qui se nomment Barthélemy, Olphidée, Zoée, Kieran et Lionel?» lui demandais-je en le regardant dans les yeux.

Je les connaissais tous un peu. Barthélemy nous rendait visite quelques fois dans la maison pour prendre des nouvelles et aider papa. Olphidée aussi, Zoée était un peu à la maison aidant maman, puis les autres aidaient papa sauf quand je suis partis ils faisaient tous un peu leur vie. Donc, oui j’étais la dernière des nombreux enfants... J’étais la septième enfant et la dernière.

« Je suis Shinylla...» disais-je en lui faisant un grand sourire. « Je suis la petite soeur de ceux que j‘ai nommé sous peu...»

Respirons... Une chance que je me retenais sinon j’allais sauter dans ses bras. Je me disais si c’était le mauvais Aitbrynk et que je lui faisais un câlin il me trouverait sans doute atteint, alors je ne faisais rien.

Aitbrynk souleva un sourcil en voyant la jeune palefrenière, visiblement abasourdie, répéter son nom à voix basse en regardant dans le vide. Oui, bon... il était au courant que ce n'était pas un prénom des plus communs, aucun enfant de ce monde n'était capable de le prononcer comme il le fallait, tous ceux qui devaient le lire avaient tendance à s'arracher les yeux avec le papier... mais ce n'était quand même pas siii pire... non ?

- Oui, Aitbrynk... confirma-t-il en la regardant par-dessus son épaule. Je sais que ça sonne étrange au début, c'est normal, mes parents devaient être en panne d'inspiration quand je suis né...

Pourtant, elle semblait trop troublée pour que la vraie raison de son étonnement soit son prénom... ce devait être un autre quelque chose sur lequel il ne pouvait mettre le doigt. Il continua de brosser sa jument sans plus y faire attention.

Mais cela ne dura pas très longtemps.

Le jeune homme écarquilla les yeux alors qu'il entendait le nom de ses frères et soeurs se faire nommer. Il se retourna complètement, la regardant vraiment pour la première fois. Personne ne savait comment s'appelaient chacun de ses frères. Même lui avait fini par ne plus être sûr du prénom de certains au fil des années. Les visages, qui ne devaient plus cadrer avec ce qu'ils étaient devenus, s'étaient estompés dans sa mémoire pour ne devenir qu'un vague souvenir. Que venait-elle donc faire au château ? Était-elle porteuse d'une mauvaise nouvelle, d'un message ?

- C'est bien moi, mais... comment... ? Le reste de sa phrase mourut avant même de franchir ses lèvres.

Il y avait malgré tout, à quelque part dans sa tête, quelques souvenirs qui ne s'étaient jamais complètement effacés... Kieran et Lionel qui pleuraient toute la nuit en empêchant tout le monde de dormir. Barthélémy qui le faisait monter sur ses épaules pour qu'il puisse traverser le ruisseau au bout de leur terre... Zoée et Olphidée qui aidaient sa mère, qui lui faisaient des câlins, qui couraient après les poules qui s'étaient encore échappées... Il cligna des yeux. À bien y penser... cette jeune fille avait quelques traits qui lui étaient familiers...

Aitbrynk figea sur place. La petite soeur des autres. Sa petite soeur à lui. Incapable de dire quoi que ce soit, il se contenta de la fixer stupidement. Ils l'avaient vendu à un homme du château en supposant qu'il en ferait bon usage parce qu'ils étaient de toute façon trop pauvres mais ils avaient quand même eu un autre enfant qui avait subi un sort semblable... Il blêmit et déglutit avec difficulté.

- ... vous... tu es... ma petite soeur... ? Abasourdi, il se passa une main dans les cheveux, les ébouriffant un peu plus. D'accord... Je vois.

Il secoua la tête, encore un peu embrumé, puis fronça les sourcils. Il voulait en avoir le coeur net.

- Mais alors... alors qu'est-ce que tu fais ici, à travailler au château ?

Je ne revenais toujours pas. Je réfléchissais beaucoup pour ainsi me souvenir ce que mes parents me disaient concernant mon frère qui était sensé être une chevalier. Son prénom, c’était bien Aitbrynk? Pourtant oui. Quand je cherchais le prénom de mes frères et soeurs je déballais tous les noms pour ainsi nommer finalement ce que je voulais nommer. Comme Aitbrynk, j’avais réellement pensé au nom avant d’arriver à lui. Cependant était-ce vraiment lui?

J’avouais que le prénom Aitbrynk se n’était pas très populaire, en fait, ça ne l’était aucunement. Il avait un seul Aitbrynk et il était devant moi. Je rigolais l’entendant dire que nos parents n’avaient pas d’inspiration pour lui donner un pareil prénom. Bon, je disais rien, le mien n’était pas mieux non plus. Si on faisait une comparaison entre Zoée et moi, je préférais sans hésité Zoée. Elle était plus jolie que moi, ravissante, douce... Une vraie merveille, dommage que je sois son contraire. Une dure qui avait un caractère corsé et surtout elle était austère.

J’étais austère. Austère qui disait être sévère contre soi, je l’étais. J’étais horriblement complexée et.... Enfin ce ne sont pas de vos oignons!

Même pour lui, même pour l’homme devant moi c’était difficile à encaisser et ainsi dire que j’avais une autre soeur ou un autre frère dans ce cas-là. Bon, je savais que j’avais un frère qui travaillait au château et qu’il ressemblait à papa, mais delà à le rencontrer. Ça me donnait le goût de lui frapper le tibias et s’il avait mal, ça voulait dire que je ne rêvais pas.

Écoute, même moi j’étais étonnée d’avoir « ça » comme frère, un homme blondinet comme frère... Oui comme frère qui était en réalité un ex chevalier d’Émeraude devenu un garde du corps inutile à ce que je pouvais voir en ce moment. J’avouais que ça me donnait le goût de tomber à terre tellement que c’était au point choquant. Je blague, franchement.

Je le voyais littéralement sans voix. Qu’il passait sa main dans ses cheveux et de dire un « je vois », comme s’il devait absolument accepter que j’étais sa soeur. Franchement, j’étais vexée à propos de ça, mais j’étais aussi déçue sachant que mon frère n’était plus dans la chevalerie.

« J‘aide papa et maman dans le financement... Je me disais que je n‘allais pas être utile dans le champs alors je les aide ici comme je suis trop jeune pour travailler quelques peu.» lui disais-je en détournant le regard.

Je réfléchissais pendant un bref instant, puis je m’approchais doucement vers lui pour ainsi lui faire un câlin. Que m’arrivais-je de faire au point un câlin à un frère que je connaissais à peine. C’était encore un inconnu et ma mère m’avait toujours dit de ne pas parler à des inconnus, même si je ne l’écoutais plus ou moins.

« Et toi, Aitbrynk... Comment se fait-il tu n‘es plus chevalier?»

Oui, j’étais encore dans ses bras et honnêtement, il sentait bon.

(Désolée, c'est petit, mais ça fait 3 fois que je recommence... XD)

Aitbrynk hocha lentement la tête. Il avait en effet un vague souvenir des aînés qui partaient parfois travailler dans les villages environnants quelques jours, revenant avec un peu de sous pour mettre du pain sur la tête. Cependant, il avait espéré que son départ au château d’Émeraude aurait permis à sa famille de régler ce problème… c’était l’objectif premier, non ?

Le jeune homme resta surpris lorsqu’elle le serra dans ses bras. En quelques minutes, elle était passée de la panique hystérique au ton de reproche inquisiteur, et maintenant elle lui faisait un câlin affectueux ? Bon, ben… c’était peut-être les hormones, qui sait… Il haussa les épaules et la serra contre lui, un sourire presque attendri sur le visage.

- En fait, c’est un peu idiot… L’oncle Anselme – c’est-à-dire l’homme qui m’a amené au château- voulait faire de moi le chef des Chevaliers, question de m’utiliser comme pion ou je ne sais quoi... mais il était tellement insistant que ça en devenait plus gênant qu’autre chose. Et puis, je suis complètement nul en magie, avoua-t-il. J’ai donc préféré accepter le poste de garde du corps que de me faire virer définitivement de l’Ordre.

Il se dégagea doucement, ne souhaitant pas l’offenser. Qu’elle le serre dans ses bras ne lui dérangeait pas, mais honnêtement… elle sentait le cheval à plein nez.

- J’ai une petite sœur et je ne le savais même pas… J’ai l’impression d’avoir manqué une marche. Il secoua la tête et se passa à nouveau la main dans les cheveux, encore un peu abasourdi. Ça te fait quel âge ?

Quand Aitbrynk refermait ses bras sur moi. J’étais désormais une soeur comblée malgré que je me sentais quelque peu gênée de sauter dans les bras de mon frère qui était encore pour moi un inconnu et qui en plus je puais également beaucoup le cheval. C’était quand même difficile d’enlever l’odeur de cheval, je travaillais à longueur de journée en leur compagnie et rapidement l’odeur imprégnait dans mes vêtements et dans mes cheveux, puis au fur et à mesure dans ma peau aussi.

L’oncle Anselme... Je l’avais jamais vu, je l’avais jamais entendu non plus, sauf l’histoire que Tinou était sensé y aller chez un homme et que finalement il s’était en allé au château pour devenir un chevalier. Avec l’enrichissement de l’histoire grâce au blondinet ici présent, ça m’aidait grandement à comprendre surtout que j’avais un oncle qui nous rendait aucunement visite, à ma mémoire, il nous a jamais rendu visite.

Je restais énormément surprise sachant que l’oncle Arsemé? Hansel? Anselme voulait qu’Aitbrynk soit le chef des chevaliers malgré qu’il n’était pas doué en magie. Pourquoi voulait-il ça au juste? Pourquoi voulait-il utiliser les droit des chevaliers? Peut-être voulait-il avoir des profits et avoir des terres comme si c’était son tuteur de droit? En fait, c’était les pensées de l’homme à Gretel.

Pourquoi fallait-il qu’il quitte l’ordre alors qu’il aurait pu rester et refuser le poste de chef? D’ailleurs, je me disais que le chef actuel était aussi étrange au point qu’il était moins doué que les autres en bataille. Non, que chaque chevalier était étrange préférant une compétence alors qu’il néglige les autres. C’était vraiment étrange comme ordre et je ne voulais aucunement pas m’interférer la dedans!

Je le sentais qu’il se dégageait, alors je fis pareil. Après tout, c’était plus fort que moi et ça ne m’aurait certainement pas dérangé s’il avait refusé mon accolade. Bon, oui, je l’aurais engueulé un peu, mais pareil. Je sentais le cheval après tout, alors je reculais un peu pour laisser au moins respirer l’air frais.

Je le voyais faire et j’éclatais de rire. Il avait manqué une marche? Oui, une marche de quatorze ans. Je rigolais encore et encore. Il avait manqué beaucoup de chose depuis. Les nouvelles têtes, les amis, les disparitions soudaines de quelques jours pour ainsi le revoir après et ainsi découvrir quelque chose qui nous faisait tomber carrément sur les fesses.

« Tu as manqué une sacrée bonne marche, car j‘ai quatorze ans.» rigolais-je sachant qu’il allait avoir une sale réaction.

Une belle réaction qu’il fallait absolument le dessiner, le peinturer ou je-ne-sais-quoi pour garder en mémoire car si j’étais lui, j’aurais une belle réaction de surprise.

«Surprenant n'est-ce pas?»

Aitbrynk, essayant d'être de bonne foi avec sa soeur qu'il venait tout juste de rencontrer, se creusa très très très fort la tête pour déterminer en quoi le fait qu'elle ait quatorze ans était surprenant.

Il commença par évaluer l'âge qu'elle aurait logiquement pu avoir. Comme il avait vingt ans et qu'il avait quitté le nid familial à l'âge de cinq ans, l'âge maximal que sa soeur pouvait avoir était... justement quatorze ans, quinze si on tirait un peu par les cheveux.

Le jeune homme continua ses calculs. Les plus jeunes domestiques, il lui semblait, avaient environ dix ans. C'était souvent des orphelins que le château d'Émeraude avait recueilli et acceptait de garder sous son toit. Dix ans était l'âge où ils devaient se mettre la main à la pâte pour conserver ce droit. L'âge minimal qu'elle aurait pu avoir était donc de dix ans. Cela laissait un marge d'erreur de cinq ans.

Physiquement, elle avait tout d'un adolescente, mais on lui aurait difficilement donné moins de treize ans, et celui qui lui accordait plus que quinze ans avait soit les yeux qui n'étaient pas en face des trous, soit un sens du jugement un peu défaillant.

Conclusion : âge maximal de quinze ans, âge minimal de treize ans. Bilan final... soit elle avait pensé à quelque chose qui lui avait échappé, soit... non, c'était bel et bien la seule réponse possible si on continuait d'admettre qu'elle était saine d'esprit.

Le jeune homme sourit poliment.

- Une sacrée bonne marche en effet... habituellement, je me contente de quelques jours et je suis déjà perdu, remarqua-t-il en repensant à Hayden qui lui avait soudainement appris l'existence d'une flamme dans sa vie. Mais en fait... quatorze ans, c'est à peu près l'âge que je t'aurais donné.

Ayant oublié son manuel de « Quoi dire lorsqu'on rencontre une soeur qu'on ne savait pas qu'on avait quatorze ans plus tard » dans sa chambre, il marqua une pause, ne sachant pas trop ce qu'il pourrait ajouter par la suite. Peut-être demander des nouvelles de sa famille... cependant, remarqua-t-il en y réfléchissant, ça ne l'intéressait pas plus que ça.

- Je sais que le travail de domestique n'est pas fait pour tout le monde, mais... tu te plais au château, au moins ? demanda-t-il avec un sourire. Il y a d'autres personnes que ton perdu de frère qui viennent te visiter ?

Une sacrée bonne marche qui faisait littéralement un bon dans le temps. Il était plus vieux que moi, alors c’était normal que pour lui, mon âge lui donnait une gifle sur le visage. Il avait manqué terriblement de choses à la maison. Ma naissance surprenante, les ainés qui aidaient papa et la plus vieille des filles s’occupaient des jeunes jusqu’à temps que finalement, elle partait faire sa vie également. C’était son tour. C’était son tour de faire sa vie et d’avoir des enfants. Avoir des neveux et nièces. Elle était si jolie Olphidée, merveilleuse que tous les hommes lui tournaient presque autour. Tout le monde lui voulait. Elle était si gentille, si belle, si autonome comparer à moi qui... Qui n’étais pas du tout gentille avec tout le monde, qui était laide et autonome? Je l’étais certes, je n’avais pas le choix de l’être.

Il me donnait quatorze ans. C’était ce qui me disait. Et bien, je faisais bien mon âge malgré tout que je semblais à avoir mauvais caractère. Je faisais mon âge, c’était bien non? Certaine personne me trouvait aussi plus mature. Si je ne l’étais pas, je ne serai sans doute pas en train de travailler ici. Je serai en train de travailler dans les champs pour aider mon père dans sa récolte ou traire des vaches... Ou quand même aider dans la famille.

Ce que j’appréciais quand j’étais ici. C’était que je pouvais rencontrer du monde. S’occuper des bêtes que j’aimais bien malgré qu’elle me faisait travailler d’arrache pied. J’enviais les chevaliers quand ils passaient et qui partaient bon comme lui semble. Je les enviais pendant que moi, je travaillais et travaillais sans répit.

Je souriais à cela, je souriais qu’il me donnait environ quatorze ans. Après, on a eu une sorte de silence. J’avais un peu de malaise car oui, j’avouais qu’on venait tout juste de se rencontrer, mais on avait tellement rien à dire. Oui, venait tout juste de se rencontrer, mais on ne se connaissait réellement pas. Alors, c’était comme si on était des inconnus.

Quand il me posait la question si je me plaisais ici. Je passais une mèche derrière mon oreille en me mordant les lèvres. Oui, non, peut-être. Je n’avais pas pensé que j’avais le droit que de peu de droit. Que j’avais presque le droit de manger et de dormir tout simplement. J’étais quasi isolée de tout le monde, mais heureusement, je pouvais parler avec les servantes, je pouvais me laver pour enlever cette odeur de cheval qui me hantait toute la journée dans mes vêtements, dans mes cheveux et surtout dans ma peau.

« À vrai dire...» disais-je en réfléchissant encore. « Personne ne vient me rendre visite. C‘était comme si j‘avais coupé le pont de la famille pour aller ici.» finissais-je par dire avec toute honnêteté.

Après, je m’en allais plus loin en perdant mon sourire et je recommençais mon ouvrage. Que dire de plus? Rien j’imagine.

« Oui, quand même je me plais. Le monde est vraiment gentil. Malheureusement je ne pensais pas d‘avoir pas plus de droit que j‘ai maintenant. Un peu plus, ce que je faisais c‘est de me laver, manger et dormir tout simplement. Mais bon, je suis ici pour aider maman et papa.» soupirais-je reprenant ce que je faisais auparavant.

Aitbrynk hocha lentement la tête, essayant tant bien que mal de trouver quelque chose à dire pour meubler ce silence où on aurait pu entendre des mouches à crottin voler... ou, plus exactement, des chevaux s'ébrouer et marteler le sol de leur box avec leurs sabots. Constatant que sa méthode était loin de fonctionner, le jeune homme s'éclaircit la gorge en regardant un peu aux alentours. Il devait lui rester à peu près une demi-heure avant qu'il ne doive prendre un quart de garde dans un corridor quelconque au deuxième étage...

- Au moins, fit-il avec un demi-sourire. Mais je m'en voudrais de te retarder dans ton travail plus longtemps... et comme le mien ne commence que dans un petit moment...

Il désigna les quelques box que sa soeur devait encore nettoyer avant d'espérer pouvoir avoir un peu de repos. Même en étant de la première génération, il avait appris à s'occuper d'un cheval et l'entretien que cela demandait étant Écuyer... il pourrait probablement se débrouiller sans être un boulet.

- ... qu'est-ce que tu dirais que je t'aide un peu avant d'y aller ?

Le principal problème étant que lorsqu'il sortirait des Écuries, il allait puer le cheval à plein nez.